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LOSAKO
22 mai 2007

La Miba vendue à RawBank...

99794Pour 11 millions de dollars américains accordés par RawBank à la Miba sous forme d’un prêt, cette banque exige à cette entreprise d’hypothéquer ses certificats d’exploitation miniers. * Aux termes des conditions de la transaction et la situation qu’elle traverse actuellement, la Miba sera incapable d’honorer l’engagement de rembourser la RawBank dans le délai fixé au 25 juin 2007 pour la première échéance de remboursement * D’où, la crainte de voir cette entreprise bradée au profit de cette banque * Mais, il est encore temps de sauver cette entreprise qui a besoin d’un montant supérieur à ces 11 millions de dollars sollicités auprès de RawBank * La Miba vaut plus que cet argent et elle est un symbole que la Rd-Congo ne doit aliéner à aucun prix.


Au moment où le gouvernement et les autres amis de la République démocratique du Congo s’investissent dans des actions en faveur de la revisitation des contrats léonins dans le secteur minier principalement, la Minière de Bakwanga (Miba) court présentement les risques de devenir la propriété d’une banque internationale.

La RawBank approchée par le comité sortant Luabeya en quête d’un prêt pour redynamiser l’activité de cette entreprise de l’Etat, avait répondu favorablement à cette sollicitation mais comme il est de coutume dans ces domaines, le créancier a posé ses conditions. Lesquelles conditions sont suicidaires dans le chef de cette entreprise du Portefeuille de l’Etat. La Miba devra en fait hypothéquer les certificats d’exploitation miniers, apprend-on, dans ce marché qui lui sera impossible, selon toute évidence, de répondre à ses obligations vis-à-vis de RawBank.

Selon nos sources, dans le montant sollicité qui est évalué à 11 millions de dollars américains, la Miba n’en jouira dès lors que de 9,8 millions du fait que 2,5 millions sont déjà gagés au titre de salaires des agents et cadres de l’entreprise. Et la source de poursuivre en indiquant que le solde, après mise en réserve de la première échéance de remboursement fixée au 25 juin 2007 (c’est-à-dire dans un mois et quatre jours) ne sera que de 6,4 millions. Or, ce dernier montant qui est de loin inférieur aux besoins de payement à la fois des salaires des agents et du démarrage de la production et l’achat des consommables, ne permettra pas à cette société d’atteindre l’objectif visé par la démarche entreprise par les anciens dirigeants de cette entreprise publique.

A part ces conditions draconiennes posées par la banque, et le délai trop court de remboursement, la transaction est également reprochée d’autres faits dont la faiblesse de l’intervention face au besoin exprimé et l’absence de différé d’amortissement sans parler de la préservation des écosystèmes dans l’aire d’activité de la Miba. Selon une étude menée le mois dernier par certains experts et le management de la Miba, cette entreprise a besoin d’un financement d’au moins 75 millions de dollars américains pour faire face aux investissements indispensables, sans compter les besoins en remboursement de ses dettes et en fonds de roulement, dit-on.

Par ailleurs, compte tenu de l’état actuel de cette entreprise et l’importance qu’elle revêt pour la nationale dans ce pays, la Miba a un besoin en capitaux à moyen et à long termes en lieu et place de cette offre de prêt RawBank aussi limitée.

Il est vrai que la Miba comme bon nombre d’entreprises relevant du Portefeuille de l’Etat éprouvent beaucoup de problèmes qui nécessitent un apport de capitaux frais pour les relever. Cependant, il ne faut pas que ces entreprises soient bradées aux premiers venus dans cet acharnement de gagner de l’argent à tout prix, même au préjudice des intérêts de la nation. La somme que cette banque s’apprêterait à mettre à la disposition de la Miba serait probablement acquise par d’autres voies grâce à un appel des fonds intérieurs, en ce sens qu’il existe des compatriotes nantis et autres personnes qui seraient sollicités et qui voleraient au secours de cette entreprise en donnant tout ou partie du montant à des conditions qui ne sont pas aussi draconiennes que celles posées par cette banque. La fibre patriotique qui ne vibre pas assez dans le mental du Congolais serait à la base de telles maladresses qui consistent à accepter des offres qui sont en soi de la poudre qui nous est jetée aux yeux. Aussi la résistance qu’affichent certaines personnes capables de voler au secours d’une entreprise aussi importante pour la nation est une attitude coupable.

" Pas de vie aux Kasaï sans Miba ", ne s’empêchaient d’avouer des générations entières qui ont bénéficié, d’une façon ou d’une autre, des services de cette société dans ces provinces, autant que les Katangais se reconnaissaient dans la Gécamines. Et quelles que soient les difficultés qu’éprouvent aujourd’hui les agents et cadres de cette entreprise et même la population entière, les conditions de la Raw Bank sont un morceau dur à avaler.

Pour l’intérêt de la nation, nous espérons que cette transaction (qui est toujours en cours) ne réussira pas. A la rigueur, elle sera revue pour en sortir une mouture dans laquelle les deux parties trouvent leur compte. Sinon, elle sera versée dans le compte des contrats léonins aujourd’hui décriés de par son aspect d’un marché des dupes.

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