Sénat : Kengo au pouvoir aujourd’hui !
Le Bureau du Sénat sera installé aujourd’hui à 15
heures au Palais du peuple. Après son élection surprise, le vendredi dernier, à
la présidence de la Chambre Haute du Parlement, l’Homme de la ‘‘rigueur’’ a
affirmé n’être ni à gauche, ni à droite. Il est donc au centre. Une façon nette
pour lui d’afficher son indépendance vis-à-vis de deux familles concurrentes de
la RDC, l’UN et l’AMP. Un dossier l’attend : la levée des immunités de
Jean-Pierre Bemba Gombo.
Les choses sérieuses vont pouvoir commencer à la
Chambre Haute du Parlement de la troisième République. En effet, après
l’élection des membres du Bureau définitif intervenue le vendredi 11 mai dernier
dans la salle des conférences internationales du Palais du Peuple, il sera
procédé, ce lundi 14 mai 2007 à 15 heures, à l’installation du Bureau définitif
de cette chambre. Ainsi, les Sénateurs Kengo wa Dondo, Mokolo wa Mpombo, Cardoso
Losembe, Modeste Mutinga, Lola Kisanga, Mabaya Gizi et Ignace Ndebo, élus
respectivement en qualité de Président, 1er Vice-Président, 2ème Vice-Président,
Rapporteur, Rapporteur-Adjoint, Questeur et Questeur-Adjoint vont prendre la
direction du Sénat. Ce, en remplacement du bureau provisoire dont la mission,
somme toute restreinte, consistait à valider les mandats des Honorables
Sénateurs, à élaborer le règlement intérieur et, enfin, à installer le bureau
définitif. Mission accomplie donc pour l’Honorable Mbweshi, président du Bureau
Provisoire et doyen des Sénateurs congolais.
Les leçons d’une élection
fortement suivie
Il faut dire que depuis l’élection de l’ancien Premier
Ministre de Mobutu à la présidence du Sénat le week-end dernier, des
commentaires vont dans tous les sens.
Dans les milieux proches de l’Alliance
pour la Majorité Présidentielle, on crie à la trahison. Sinon comment comprendre
que cette famille politique du Chef de l’Etat qui compte 68 Sénateurs sur les
108 puisse subir un revers là où l’échec n’était pas permis ? D’autres accusent
She Okitundu, le candidat malheureux, d’être à la base de son échec d’autant
plus qu’il se méfiait de tout le monde.
D’autres encore pensent que la
famille politique du Chef n’a pas bien géré les ambitions. La désignation de She
comme candidat à la tête du Sénat n’a pas fait l’objet d’un débat au sein de la
famille. Ce qui n’a fait que renforcer les frustrations.
Il fallait aligner
soit Mabi Mulumba soit André- Philippe Futa !
Les spécificités en politique
ne doivent nullement être négligées, disent les dialecticiens. L’AMP a peut-être
péché là aussi.
Le très bouillant Secrétaire Général du RCD, Hubert
Kabasubabo n’a pas pu garder sa langue en poche face à ces déboires de la
famille politique présidentielle.
Invité du journal télévisé de Congo Web,
Kabasubabo a déclaré que l’AMP a commis presque la même erreur que l’UN lors de
l’élection du Gouverneur de la ville de Kinshasa où le MLC avait aligné un
ressortissant de l’Equateur dans une ville censée revenir aux originaires de
l’ancienne province du Congo Central.
Mais pour le Sénat, argumente
Kabasubabo, c’était plutôt une question de poids politique. Pour ce cadre du
parti cher à Ruberwa, face à Kengo wa Dondo, il fallait aligner soit Mabi
Mulumba, soit André- Philippe Futa pour faire le contrepoids de l’indépendant
Kengo wa Dondo. Tant, ils ont la carrure qu’il faut et des carnets d’adresse
également riches comme celui de l’ancien premier Ministre de Mobutu. Il ne
comprend pas pourquoi ‘‘entretient-on une haine aussi viscérale vis-à-vis des
Luba !’’.
Soit ! Le mot d’ordre ou la circulation de la pensée unique n’a
pas été de mise lors de cette élection. Il faut regarder vers le futur dès
maintenant.
Contrairement à son Maître Mobutu qui n’était ni à gauche, ni à
droite, ni au Centre, Kengo s’est affiché centriste par rapport aux deux groupes
politiques de notre pays, l’opposition et le pouvoir. Une façon pour lui
d’affirmer son indépendance vis-à-vis de l’opposition et du pouvoir établi,
après les joutes électorales.
A lui donc de puiser dans son expérience pour
mettre tout le monde d’accord.
Zoom sur le nouveau Président du Sénat
Né
Léon Lobich à Libenge dans la province de l’Equateur, Kengo wa Dondo est âgé de
72 ans. Il est détenteur d’un diplôme de docteur en Droit de l’Université Libre
de Bruxelles, après des études en Sciences commerciales et administratives chez
les Frères des écoles chrétiennes de Mbandaka. En 1982, 1988 et en 1994, il a
successivement occupé le poste de premier commissaire d’Etat (premier ministre
par la suite). Dans sa carrière politique toujours, Kengo wa Dondo a également
œuvré dans la diplomatie, notamment avec un poste d’ambassadeur extraordinaire
et plénipotentiaire de la RDC alors Zaïre, au Royaume de Belgique. Il a aussi
été ministre des Affaires étrangères et président de la Cour des comptes. Notons
aussi qu’en dehors de la politique, Léon Kengo wa Dondo a commencé ses activités
d’homme d’Etat comme magistrat. A ce titre, il fut Procureur Général de la
République.
De quelles familles politiques sont-ils ?
Président: Léon
Kengo wa Dondo (Indépendant)
- 1er vice-président : Edouard Mokolo wa Pombo
(AMP)
- 2ème vice-président : Mario Cardoso Losembe Batwanyele (AMP)
-
Rapporteur : Modeste Mutinga Mutwishayi (AMP)
- Rapporteur Adjoint : Lola
Kisanga (RCD)
- Questeur : Mabaya Gizi Amine (CDC)
- Questeur Adjoint :
Ignace Ndebo (AMP)