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LOSAKO
9 mai 2007

RDCongo: le Nord-Kivu sous tension couve le risque d'un nouveau conflit armé

98281Les violences quotidiennes contre des civils au Nord-Kivu et la menace du général déchu Laurent Nkunda de retirer ses troupes de l'armée régulière font craindre le risque d'un nouveau conflit armé dans cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Poudrière de l'ex-Zaïre, foyer de rébellions qui ont plongé par deux fois le pays dans la guerre (1996-1997 et 1998-2003), la province du Nord-Kivu est à nouveau "au bord du gouffre", selon l'expression d'un observateur militaire occidental.

Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), mouvement politico-militaire de Nkunda, a dénoncé mercredi l'échec du "mixage" de ses troupes avec celles de l'armée régulière.

Ce processus avait été lancé en janvier par Kinshasa, pour "privilégier une solution pacifique" après la brève prise par les hommes de Nkunda d'une localité proche de Goma, capitale du Nord-Kivu.

Cet ancien officier tutsi congolais, issu d'une ex-rébellion soutenue par le Rwanda et visé par un mandat d'arrêt international pour crimes de guerre, a toujours justifié ses faits d'arme par la défense des intérêts de ses "frères" de la minorité tutsie, qu'il dit menacés par le pouvoir central.

Depuis début 2007, cinq brigades "mixées", constituées pour moitié d'ex-insurgés fidèles à Nkunda, ont été déployées au Nord-Kivu.

Le CNDP a accusé le gouvernement de ne pas prendre en charge ses hommes et de freiner le "mixage" qui devrait, selon lui, s'étendre à la province voisine du Sud-Kivu - ce dont il n'a officiellement jamais été question.

"Si le gouvernement n'arrive pas à assumer ses responsabilités, qu'il soit clair. Sinon, le CNDP va récupérer ses militaires et les utiliser autrement", a déclaré Patient Mwendanga, responsable politique du CNDP.

Pour l'observateur militaire, "la situation est explosive".

"Nkunda contrôle une partie du Nord-Kivu à travers les brigades mixées et s'il décide demain de se retirer, on va vers un nouveau conflit", estime-t-il.

Pour Sylvie van den Wildenberg, porte-parole de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) au Nord-Kivu, "tous les indicateurs sont au rouge, au plan sécuritaire et humanitaire, et on observe une hausse de la tension inter-communautaire".

"Depuis le début du mixage, on compte plus de 100.000 nouveaux déplacés dans la province, des exactions contre les civils sont rapportées quasiment chaque jour et les incidents inquiétants se multiplient", a-t-elle affirmé, évoquant notamment des tirs à l'arme lourde à Rutshuru (nord de Goma) la semaine dernière et la hausse de l'insécurité dans la ville de Goma.

"Nous sommes au maximum de nos capacités en terme de mobilisation des Casques bleus sur le terrain, pour protéger les populations civiles dans les zones de conflit", a-t-elle ajouté.

Pour un diplomate en déplacement au Nord-Kivu, "la situation semble inextricable".

"Nkunda avait au maximum 3.500 hommes avant le mixage. Il en fourni 7.000 et dit qu'il en a encore 2.000 en réserve. Il est évident qu'il a recruté des centaines de démobilisés rwandais", a-t-il expliqué, se basant sur des renseignements militaires.

"Le problème est que ces gens occupent le terrain et qu'il est impossible de les envoyer au +brassage+ (processus national de réforme de l'armée qui prévoit le désarmement, l'identification et la formation des soldats, ndlr)", a-t-il ajouté.

Pour un officier occidental, "on va vers un conflit, la question est de savoir quand. La situation peut encore pourrir pendant des mois".

Contacté, un conseiller du président Joseph Kabila a quant à lui déploré "l'échec programmé du mixage", affirmant que les hommes de Nkunda n'avaient jamais eu l'intention d'intégrer l'armée et que l'ex-général continuait à "instrumentaliser" les questions ethniques.

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