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LOSAKO
27 avril 2007

Eau et électricité, le gouvernement la corde au cou

1364426662 Par où le gouvernement devrait-il commencer dans un pays où tout est « priorité » ? Question pertinente qui fait que le Gouvernement a navigué à vue 6O jours après son entrée en fonction. Aujourd’hui des urgences appellent à des solutions immédiates dès lors que la population manifeste déjà des signes d’impatience. Le manque criant d’eau et d’electricité tant à Kinshasa que dans les provinces constitue une corde au cou du gouvernement. D’autant que c’est un véritable paradoxe dans un pays baigné par des cours d’eau innombrables et doté d’un potentiel énergétique qui suscite des convoitises.

Ni Eau, ni Electricité. Voilà le triste constat de ces derniers mois à Kinshasa. Mais depuis des années à l’intérieur du pays. La population congolaise n’a plus accès à l’eau potable ni à l’électricité pour satisfaire ses besoins les plus élémentaires. Mauvais système de distribution d’eau et d’électricité, gabegie financière, Mauvaise politique sociale ? Les trois, affirment plusieurs observateurs.

Certes, le président de la République a énuméré son programme lors de la campagne. Un programme qui se résume en «5 chantiers ». Notamment les Infrastructures, l’Emploi, les Ecoles, la Santé et l’Eau. Le gouvernement s’est approprié ces « 5 chantiers » pour sous-tendre son action.

Mais l’Eau et l’ Electricité qui constituent de droits naturels, doivent être des « priorités des priorités » en dépit de ces « 5 chantiers ».. Tout simplement parce qu’il existe des « slogans» qui en disent long : « l’Eau, c’est la Vie. L’électricité, c’est la Vue». Pourquoi veut-on priver le peule congolais de la vie et de la vue ?
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De quoi interpeller le gouvernement pour qu’il réagisse en conséquence et établisse l’échelle des priorités afin de rencontrer les préoccupations élémentaires de cette population congolaise qui s’impatiente déjà, car partagée entre l’espoir, suscité par l’organisation des élections, et le doute devant la léthargie du gouvernement qui ne dit pas encore son nom. Une léthargie qui s’apparente déjà à l’incapacité et à l’incompétence.

En effet, il est inadmissible de voir des quartiers entiers de la ville de Kinshasa privés de l’Eau pendant des mois
, avec toutes les conséquences imprévisibles sur la santé de la population sans que cela n’émeuve les autorités tant gouvernementales que de la Régideso. Il en est de même de la fourniture de l’énergie électrique qui repose sur un système de distribution qui déroute tout le monde. Et s’il arrivait que le courant soit rétabli, c’est pour provoquer des dommages matériels importants tant au niveau domestique qu’au sein des industries.

L’APPORT DE LA BANQUE MONDIALE

Selon les prévisions établies, il faudra 500 millions de dollars pour réhabiliter le réseau électrique. Sur ce montant, la Banque mondiale vient d’octroyer 300 millions de dollars à la Snel en vue d’améliorer le réseau urbain, construire une deuxième ligne dans la ville de Kinshasa pour amener l’électricité dans la commune de Kimb
anseke et enfin renforcer la capacité en potentialité électrique de la province du Katanga. Il y a un gapi de 200 millions de dollars. Des négociations sont entreprises avec certains partenaires pour rassembler ce montant.

Mais avec l’apport de la Banque mondiale, il y a lieu de mieux coordonner les actions de réhabilitation qui doivent respecter la procédure d’adjudication des marchés afin d’éviter des erreurs constatées dans la réhabilitation des tronçons routiers. En effet, des travaux ont été accordés à des entreprises sans expertise et ne disposant de la logistique nécessaire. Aujourd’hui, tout le travail exécuté est remis en cause.

Ceci dit, à court terme, il faudra pallier les insuffisances en milieux urbains pendant que l’on entreprend des actions analogues dans les provinces. Car en fait, il est inadmissible dans un pays baigné de cours d’eau à même de
permettre l’implantation d’un réseau internet dans tout le pays, avec le deuxième fleuve du monde après l’Amazonie, que les ¾ des populations n’aient pas accès à l’eau potable. Et pourtant, la Rdc perd chaque minute 40 mille3 d’eau douce par minute.

Malheureusement, en plein centre de la ville de Kinshasa, l’on est revenu au système de « stations d’eau » et de puits. Les plus nantis recourent à des alimentations où le commerce de l’eau dans des bidons de 5 litres est devenu très florissant ces derniers mois, mais pour pallier justement à cette carence d’eau. Quant au manque de courant, les vendeurs de bougie et de pétrole ont repris du poil de la bête, avec bien sûr des prix à la hausse chaque semaine. Une bougie qui coûtait 30 Fc est vendue aujourd’hui à 100 fc.

Dans les provinces, où il n’existe point de produits manufacturés, imaginez la scène. Le spectacle est pitoyable et dramatique dans les deux Kasaï, à l’Equateur, au Bandundu, dans les deux Kivu, en province Orientale. Et pourtant partout, il y a des cours d’eau, des centrales hydrauliques, comme dans la province du Bas-Cong
o où est érigé le barrage d’Inga. Mais là aussi, la population n’a pas accès facile à l’eau potable et à l’électricité. C’est le paradoxe : un pays riche avec une population pauvre exposée à des maladies diarrhéiques et épidermiques.

LA SONNETTE D’ALARME

Devant cette situation dramatique, le gouvernement ne peut qu’être interpellé pour agir vite et bien en donnant toujours des signaux forts. Il n’a point d’excuse. Raison pour laquelle les responsables des sociétés Snel et Régideso avaient été interpellés à l’Assemblée nationale où ils n’avaient pas convaincu.

Depuis son installation, il est demandé au gouvernement de mettre en œuvre des projets de développement à impact visible. Malheureusement, constatent des observateurs, le gouvernement accuse une certaine paralysie susceptible de se traduire en manque d’imagination.

Certes, le gouvernement n’a pas encore de budget et fonctionne avec des « crédits provisoires ». A cette allure, il lui serait difficile pourrait évoluer ainsi pendant six mois.

Dans les coulisses, on fait allusion à un budget qui serait de 3 milliards de dollars en 2007 contre 2,2 milliards en 2006. Avec ce fait que les 57% devraient être fournis par les partenaires extérieurs. Or, il se fait qu’avec l’échec du Programme de relais de consolidation, ces partenaires extérieurs ne sont pas prêts à mettre la main à la poche. A la seule condition que le gouvernement accepte la mise en place «d’une coordination internationale » pour surveiller l’affectation des fonds.

Les seules ressources financières demeurent donc les Régies financières. Il faut beaucoup de rigueur, de sévérité, d’imagination et de respect de l’orthodoxie financière pour donner au gouvernement les moyens de sa pol
itique. Il est condamné à relever ce pari pour tenir les promesses qui ont soutenu les différentes campagnes électorales. Dans le cas contraire, c’est la cordre au cou qu’il se met car, il faut craindre que le front social ne se mette en ébullition pour des « promesses non tenues ». La marche des écoliers de Bosangani est une illustration. Le gouverneur de la ville de Kinshasa n’avait pas tenu sa promesse. Ce sont là des signes avant-coureurs évidents qui précèdent un mécontentement social.

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