Deux mois après son investiture, le gouvernement de la troisième République n’a toujours pas de moyens pour s’attaquer aux cinq chantiers de Joseph Kabila. Alors que le peuple attend plus que jamais des résultats tangibles, Antoine Gizenga a plutôt des yeux rivés ailleurs. Bientôt, un nouveau séminaire réunira à Kinshasa le Gouvernement, les Bailleurs des fonds et les partenaires au développement en vue de tracer la feuille de route.

Qui fait quoi ? A quel endroit ? Et avec quels moyens ? Mais qui suit sa feuille de route et qui s’en écarte ?

Ce sont là des questions auxquels M. Antoine Gizenga Funji, Premier Ministre du Gouvernement Congolais, voudrait trouver des réponses. Nommé le 30 décembre par Joseph Kabila, l’élu du 29 octobre 2006, et investi par l’assemblée nationale réunie en sa session du 28 février 2007, Antoine Gizenga est loin de commencer l’œuvre de la reconstruction de la RD. Congo. Les jours s’égrènent comme se font généralement les mouvements de du pouce et de l’index d’un fidèle catholique sur un chapelet. On dira que l’espoir fait vivre. Mais qui vit d’espoir meurt de faim, peut-on rétorquer. C’est le sens à donner peut-être à la démarche du Premier Ministre lorsqu’il a réuni, le samedi dernier à l’Hôtel du Gouvernement, les bailleurs de fonds ainsi que les partenaires au développement.

« Le peuple congolais attend plus que jamais des résultats tangibles », s’est-il écrié pour amener ces étrangers à saisir, comme lui, la portée profonde de l’action à mener pour sortir les congolais de la misère.

Sans minimiser les efforts déjà consentis par ces derniers, au cours des cinq dernières années, Antoine Gizenga a néanmoins reconnu que tous les effets escomptés n’ont pas été produits. Ainsi, la rencontre de samedi 21 avril s’inscrivait-elle dans le cadre du renforcement du partenariat entre le Gouvernement et les partenaires au développement, de la mise en œuvre du Programme du Gouvernement dont le Document des Stratégies de Croissance et de Réduction de la Pauvreté serait le socle, de l’élaboration d’un plan quinquennal 2007-2011, de l’élaboration d’un budget d’investissement pour l’exercice 2007 et, enfin, de la finalisation du cadre stratégique d’intervention dans les différents secteurs ou chantiers de la République. Les bailleurs de fonds et les partenaires au développement devront, pour ce faire, dévoiler clairement les domaines de leur intervention et déterminer conséquemment, le volume de leurs engagements financiers à y consacrer. Pour Antoine Gizenga, sans un outil budgétaire moderne, le Gouvernement ne saura ni financer les investissements publics, ni donner le bonheur aux congolais. D’où l’idée qu’il a maintes fois répétée d’élaborer un budget d’investissement qui engloberait tous les investissements publics avec leurs sources de financement. Ceci faciliterait, dit-il, la coordination, l’harmonisation et l’alignement des ressources extérieures et intérieures.

Dans un bref délai, un séminaire réunira à Kinshasa le Gouvernement, les bailleurs de fonds et les partenaires au développement, a-t-il annoncé. Trois objectifs seront poursuivis. D’abord, la connaissance précise des financements approuvés et des projets en cours d’exécution pour l’exercice 2007. Mais également, le redéploiement optimal de ces financements vers les cinq chantiers de Kabila. Le troisième objectif serait, enfin, la mobilisation des ressources nouvelles destinées à la construction, la réhabilitation et l’entretien des routes, la réhabilitation et l’entretien des voies navigables et des installations portuaires.

Au terme de ce séminaire, il sera institué un cadre permanent d’information pour le suivi de tous les programmes et projets en cours d’exécution ; une nouvelle structure d’évaluation dont le Ministère du Plan assurera la supervision.