Depuis plus d’une semaine, une crise qui ne dit pas son nom est en train de se profiler à l’horizon au sein de l’Assemblée nationale. Certains cadres de l’Opposition ont été victimes de cas d’insécurité ciblée, selon leurs dires. Le dernier visé en date serait M. Egwake dont la maison a été copieusement pillée par des hommes en armes. Cela, après que la maison de l’actuel gouverneur de l’Equateur, José Makila a été perquisitionnée par des inconnus.

Indignés face à la persistance de ces dérives, les députés membres de l’Opposition ont suspendu leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale. Ils ont néanmoins formulé un certain nombre de revendications qui conditionnent leur retour à l’hémicycle.

Des informations recoupées indiquent que des tractations ont eu lieu mais qu’elles n’ont pas abouti à de bons résultats. L’Opposition veut que des conditions de sécurité soient garanties pour chacun de ses membres. Ceci conditionne son retour dans la salle des Congrès du Palais du peuple.

C’est sur ces entre faits que Vital Kamerhe président de l’Asemblée nationale, de retour d’eun séjour en dehors du pays, a pris l’initiative de convoquer dans un bref délai une réunion de la conférence des présidents élargie aux commissions permanentes. Tous les invités, y compris les députés de l’Opposition, ont répondu présents à l’invitation.

Le président de la chambre basse du Parlement a joué au sapeur pompier pour calmer la tempête dans un esprit de rassembleur. Vu l’ampleur de la question, chaque groupe parlementaire avait délégué dix députés à la réunion d’une haute portée car l’ordre du jour n’a porté que sur des problèmes essentiellement politiques de l’heure. Elle a eu lieu dans la salle de cinéma du Palais du peuple hier vendredi 20 avril 2007 dans l’après-midi.

Le président de l’Assemblée nationale, après son entrée dans la salle, Vital Kamerhe a convié les personnes étrangères à son institution à quitter la salle. Les discussions se sont donc passées à huis clos.

Au sortir de la réunion, le président de l’Assemblée nationale a déclaré devant les médias qu’il a enregistré les revendications de l’Opposition et des pistes des solutions sont trouvées. Mais qu’à ce niveau de débats, il n’est pas possible de révéler les voies de sortie, a-t-il indiqué. Avant de rappeler que quand ces problèmes se sont posés, il était en dehors du pays.

A entendre Vital Kamerhe, tout porte à croire que les violons sont en train de s’accorder pour préserver l’unité nationale et sauvegarder la démocratie naissante en RDC. On peut conclure que le premier des députés tient à faire coûte que coûte de l’Assemblée nationale un creuset des débats démocratiques. Cela s’est confirmé par l’opportunité qu’il a accordée aux membres de l’Opposition de s’exprimer librement pour que la situation soit décantée une fois pour toutes.

LA PLENIERE, LA SEMAINE PROCHAINE

En outre, le président de la chambre basse du Parlement aurait fait savoir à l’Opposition pendant le huis clos que l’insécurité n’était pas ciblée. Que c’est plutôt une situation générale. Il a ainsi rassuré l’opinion que d’ici la semaine prochaine les activités en plénières pourront reprendre sans faute.

Pour sa part, Franck Diongo, de l’Opposition, a indiqué que jusque là les députés membres de l’UN n’ont pas encore décidé s’ils allaient reprendre leur place au sein de l’Assemblée nationale afin de siéger en plénière.

De son côté, Médard Mulangala Lwakabwanga (Unà) a fait remarquer qu’il serait souhaitable que l’esprit de dialogue qui règne au sein de l’Assemblée nationale s’étende ainsi à d’autres institutions de la République.

A en croire le président de la commission politique, administrative et juridique, Me Sessanga (UN), le président de l’Assemblée nationale est déterminé à résoudre les problèmes. Car, a-t-il ajouté, « lorsque ces problèmes se sont posés, le président de l’Assemblée nationale était absent du pays ».

Donc, par rapport au cahier de charges de l’Opposition, il y a lieu de croire que les violons vont s’accorder pour la reprise normales des travaux en plénière avec la participation de tout le monde.

Le président du groupe parlementaire du PPRD, prof. Lumanu Bwana N’sefu, a déploré le fait que l’Opposition choisisse la rue alors qu’elle jouit d’un espace d’expression qui est la plénière de l’Assemblée nationale.

Signalons en passant que la prochaine conférence des présidents est prévue le lundi 23 avril 2007 à 10h00. Celle-là permettra aux uns et aux autres d’harmoniser leurs points de vue pour l’intérêt supérieur de la nation. A cette même occasion, le président de l’Assemblée nationale aura à recevoir en audience le ministre britannique chargé de la coopération internationale ainsi que le secrétaire général adjoint des Nations unies.