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LOSAKO
14 avril 2007

Se sentant persécutée...L’opposition politique suspend sa participation à l’Assemblée nationale

deputes_anCoup d’éclat hier vendredi 13 avril à l’Assemblée nationale. Les députés de l’Opposition ont quitté la salle des Congrès, suspendant ainsi leur participation aux travaux de l’Assemblée nationale. Décision grave aux conséquences imprévisibles tant il est vrai qu’il y va de la poursuite du processus politique en République démocratique du Congo. Il y a donc danger à l’horizon.

A la suite d’une demande de motion d’information lue par le député Thomas Luhaka, secrétaire exécutif du Mouvement de libération du Congo, parti de Jean-Pierre Bemba, les députés de l’Opposition politique à l’Assemblée nationale ont quitté la salle des Congrès du Palais du peuple. En effet, prenant la parole en cette circonstance, le député Thomas Luhaka, dans sa motion d’information, a porté à la connaissance de la plénière que dans la nuit de jeudi à vendredi, le député Omer Egwake, également du MLC, a été l’objet d’une agression de la part des hommes en uniforme identifiés comme appartenant à la garde présidentielle. Selon toujours l’orateur, ces hommes en uniforme ont menacé son collègue avant de piller sa maison, emportant tout ce qui leur tombait sous la main.

Thomas Luhaka a poursuivi en disant que bien avant Omer Egwake, d’autres députés de l’Opposition ont subi le même traitement. Il s’agit des députés Tshimanga de la circonscription de Thsikapa, Lisanga Bonganga et Franck Diongo de la ville de Kinshasa, sans oublier ce qui est arrivé au gouverneur de la province de l’Equateur, José Makila.

Aussi, devant ces actes d’agression et cette insécurité persistante qui vise les députés de l’Opposition, ce groupe parlementaire a décidé de suspendre sa participation aux travaux de l’Assemblée nationale jusqu’à ce que toutes les conditions de sécurité soient réunies. Car, estiment ces députés, ils sont dans l’impossibilité de travailler sereinement. Sur ce, ils ont quitté la salle des Congrès.

L’appel au calme du président de la séance, Christophe Lutundula, premier vice-président de l’Assemblée nationale, leur demandant de rester dans la salle, n’a rien changé. Les députés de l’Opposition ne sont pas revenus sur leur décision. Devant cette situation, le vice-président de l’ Assemblée nationale a également saisi cette occasion pour informer la plénière que cette même nuit, il avait été aussi visité par les hommes en uniforme qui ont tiré des rafales sur sa résidence. Il a promis d’en faire part au bureau. Une réunion se tiendra incessamment avec les présidents des commissions permanentes pour saisir le gouvernement.

Il y a là une nouvelle donne qui risque de susciter des rebondissements politiques. L’opposition ayant suspendu sa participation aux travaux de l’Assemblée nationale, quelle sera désormais la substance des débats ?

LE PROCESSUS POLITIQUE MIS EN MAL

La décision des députés de l’Opposition était attendue, estiment des observateurs de la politique congolaise. En effet, depuis les graves incidents des 22 et 23 mars 2007 entre les éléments des FARDC et ceux de la garde rapprochée de Jean-Pierre Bemba, les députés de l’Opposition n’ont cessé de dénoncer les tracasseries dont ils sont l’objet, affirmant qu’ils se sentaient en insécurité et persécutés. Ils avaient ainsi dénoncé des actes d’intimidation et d’agression à leur endroit. Fait qui a été même porté à la connaissance des dirigeants de la Monuc qui avaient « condamné la persécution de l’opposition ».

A cela, il faudra ajouter l’évolution de la situation de leur leader, aujourd’hui au Portugal pour des soins médicaux. Mais sur place, il s’observe un « certain acharnement », donnant ainsi l’impression de vouloir le neutraliser politiquement. En plus, les signaux des médias, CCTV Canal Kin et Ralik ont été coupés. Malgré des demandes de rétablissement de ces signaux par les responsables de ces organes de presse et l’intervention du Bureau de la Haute autorité des médias, Ham, rien n’y fait jusqu’à ce jour.

Tous ces faits ramassés, alors que la dernière déclaration de François Muamba, chef de groupe parlementaire du MLC, laissait entrevoir la décrispation, l’agression contre le député Egwake Omer a précipité sûrement cette décision des députés de l’Opposition politique.

Il est vrai qu’elle aura de effets d’entraînement sur le processus politique en RDC déjà mis en mal par les combats de Kinshasa des 22 et 23 mars 2007. Avec cette suspension des travaux par l’Opposition politique, l’Assemblée nationale est devenue monocolore, mettant ainsi à rude épreuve le processus de démocratisation. Au plan externe, cette situation ne sera pas vue d’un bon œil tant il est vrai que les partenaires extérieurs ont souligné à maintes reprises qu’« il n’y a pas de démocratie sans une vraie opposition ». Et qu’il était inconcevable que celle-ci soit muselée, intimidée, persécutée et frustrée. Il est par conséquent fort possible que cette nouvelle situation politique pousse les partenaires extérieurs à geler leur coopération structurelle avec la République démocratique du Congo.

L’URGENCE DU DIALOGUE

De ce qui précède, il y a lieu de parer au plus pressé. De gérer avec beaucoup de doigté politique cette situation. En effet, aujourd’hui plus que jamais, la reconquête de l’espace politique s’impose pour favoriser le dialogue aux fins d’une convivialité politique. La suite du processus politique dépend désormais de la capacité des dirigeants politiques à recréer un climat de confiance et de sérénité en vue de faciliter le dialogue politique indispensable à la conduite des affaires de l’Etat.

Ce serait une grosse erreur politique de recourir à des méthodes d’intimidation et de persécution. Dans toute bonne démocratie, l’opposition politique devrait se sentir sécurisée pour éviter qu’elle ne verse dans des interprétations sélectives et ne brandisse la première situation pour pointer du doigt le pouvoir.

Il est évident qu’en ce qui concerne l’insécurité toujours grandissante en RDC, il revient au gouvernement d’assumer pleinement ses responsabilités en réagissant avec promptitude et efficacité. Cette succession d’événements qui demeurent sans réponse démontre de plus en plus l’incapacité du gouvernement à gérer avec célérité toute situation aux conséquences imprévisibles.

Motion d’information de l’Opposition

Honorable Président de l’assemblée Nationale, Honorable Membres du bureau,

Honorable Députés et Chers Collègues,

Nous nous permettons de prendre la parole en ce moment précis par une motion d’information pour vous tenir au courant de deux réalités politiques qui nous déstabilisent.

Il s’agit :

Premièrement, de l’insécurité persistante dans la ville de Kinshasa dont sont victimes la population en général et les Députés Nationaux en particulier.

En effet à titre iIIustratif, cette nuit l’Honorable Député élu du territoire de Bumba dans la province de l’Equateur, Monsieur Omer Egwake Yangembe, a été victime d’une agression nocturne par douze hommes en armes, portant des uniformes les identifiant comme des éléments de la Garde républicaine. Ce Collègue a été menacé dans son intégrité physique par des tirs d’armes à feu, sa maison complètement pillée.

Honorables collègues, certains Collègues peuvent dire que c’est un cas isolé. Mais nous avons d’autres cas qui attestent qu’il s’agit d’une opération ciblée et programmée. Tenez les Honorables Tshimanga, élu de Tshikapa dans la province du Kasaï Oriental, Lisanga Bonganga et Franck Diongo, élus de la ville de Kinshasa, le Gouverneur José Makila et tant d’autres cadres, Militant et sympathisants de l’opposition ont été et continuent à être victimes de mêmes actes d’agression.

Deuxièmement, la manipulation de l’opinion publique.

A titre d’exemple de cette manipulation, nous venons d’assister à une mascarade de manifestation, montée de toute pièce par certains leaders politiques en vue de discréditer l’opposition politique de notre pays. Ce qui expose les Députés, Sénateurs et autres cadres de l’opposition à des représailles injustifiés.

En conclusion, nous considérons, nous, élus de l’opposition, que le climat actuel d’insécurité permanente ne nous permet pas de travailler avec toute la sérénité que requiert le mandat d’un Député. C’est pourquoi, nous tenons à informer l’auguste Assemblée, avec tous les respects que nous devons aux élus du peuple que vous êtes, que nous nous trouvons dans l’obligation de suspendre, partir de maintenant et jusqu’à nouvel ordre, notre participation aux travaux de cette assemblée, en attendant que les conditions de sécurité soient réunies.

Je vous remercie.

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  • Le porte-voix de tous ceux qui cherchent vainement dans quel forum de ce monde, ils peuvent se faire entendre.. Oui, je veux donc parler au nom de tous les « laissés pour compte » parce que « je suis homme et rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
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