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LOSAKO
11 avril 2007

Karel De Gucht distribue des cartons à l’Opposition et au Pouvoir / « Une démocratie ne peut pas exister sans opposition »

Karel De Gucht n’a pas démenti sa légende. Il a usé d’un style direct comme pour mieux exprimdeguchtkarler l’amertume des partenaires extérieurs et souligner fermement que la « récréation est réellement terminée », tant pour l‘Opposition que le Pouvoir. Autant il a déclaré, sans ambages, inacceptable l’existence des milices privées, autant il a condamné le recours à la force disproportionnée. Aussi, tirant les leçons des tragiques événements du Bas-Congo et de Kinshasa, il a plaidé pour l’accélération de la restructuration de l’armée ainsi qu’un partenariat franc et ouvert entre la République démocratique du Congo et la Belgique.

La cinquième visite en République démocratique du Congo de Karel De Gucht, ministre belge aux Affaires étrangères, s’annonce sans nul doute comme celle qui pourrait marquer un tournant important dans les relations entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique. S’appuyant sur son style direct, sans mettre des gants pour ne pas démentir sa légende, Karel de Gucht a placé cette visite sous le signe manifeste d’un « partenariat adulte, mais franc et ouvert ».

Il a clairement situé la position de la Belgique qui demeure «aux côtés du peuple congolais » et qu’elle n’accepterait pas que « ce peuple qui a voté pour la démocratie » voir ses efforts ravis et détournés par la classe politique, Opposition et Pouvoir confondus. Des propos qui ressemblent effectivement à une mise en garde sévère découlant manifestement d’une déception au regard de derniers événements qui se sont déroulés en RDC. Allusion faite aux Massacres du Bas-Congo et aux affrontements de Kinshasa. Karel De Gucht a effectivement distribué des cartons à l’opposition et au pouvoir.

PAS DE MILICE PRIVEE, PAS DE FORCE DISPROPORTIONNEE

Dans son adresse lors de la réception organisée hier mardi 10 avril soir en la résidence de l’ ambassadeur de Belgique en RDC, le ministre belge des Affaires étrangères a fait d’abord un rappel des événements essentiels qui ont marqué la RDC avant de féliciter les Congolais pour leur détermination à aller aux élections. Cependant, il ne s’est pas empêché de relever que les élections des sénateurs n’ont pas été transparentes avant d’insister sur le fait qu’en démocratie, il importe de disposer d’un espace où l’ Opposition devra jouer pleinement son rôle, en vue d’instituer un débat démocratique et pacifique. Il s’est dit satisfait des réalités politiques au sein de l’Assemblée nationale et qu’il a eu un échange ouvert, constructif démontrant qu’il existe une entente démocratique au sein de l’ Assemblée nationale.

Cependant, s’attardant sur les combats de Kinshasa, il a déclaré qu’il est inacceptable qu’il existe une milice privée alors que le « monopole de la force revient au gouvernement ». Les incidents graves du Bas-Congo et de Kinshasa sont une illustration parfaite de ce « comportement provocateur et agressif de l’Opposition et du recours à la force disproportionnée par le pouvoir ».

Tirant les conclusions de ces situations déplorables susceptibles de marquer un arrêt au processus politique en RDC, Karel De Gucht a plaidé pour l’ accélération du programme DDRRR, à savoir Désarment, démobilisation, rassemblement, réinsertion et rapatriement. Il estime qu’il est intolérable que des militaires se conduisent comme des milices privées. Une note négative pour parler de l’échec de l’intégration de l’armée, et que la restructuration de celle-ci s’impose désormais comme une priorité. Il rejoint ainsi les Ong Crisis group et Amnesty international qui évoquaient l’affectation du processus politique dans l’ hypothèse où la réforme de l’armée se soldait par un échec.

Devant cette situation, Karel De Gucht a annoncé la disponibilité de la Belgique de faire un état des lieux du brassage des Forces armées de la RDC, et de pousser cette réforme jusqu’ au niveau de la Police et de la Justice. Par conséquent, la Belgique attend du gouvernement congolais des lignes directrices de ces différentes réformes. La récréation est terminée

Poursuivant sur un ton grave, Karel De Gucht a fait remarquer que le peuple congolais a voté pour la démocratie prouvant ainsi sa détermination, malgré des années de souffrances, de s’engager dans la voie de la démocratie. Il est temps que l’on puisse produire des résultats tangibles, a-t-il dit, et qu’il est inconcevable que l’on vole au peule congolais « sa démocratie ». Paraphrasant le présidant Joseph Kabila, en précisant que ses propos ont fait le tour du monde et pris au sérieux, Karel De Gucht, comme s’il tenait de lancer un dernier avertissement à la classe politique congolaise, a repris ces mêmes propos que « la récréation est bien terminée ». Comprenne qui pourra.

Aussi, s’est-il montré optimiste quant au programme du gouvernement Gizenga, à ses méthodes de travail démontrées jusqu’ici. Face à cette attitude, il a renouvelé l’appui de la Communauté internationale et celle de la Belgique aux autorités congolaises. Un appui qui ne se limite pas aux frontières nationales mais régionales. Partant, il a annoncé la tenue le 17 avril à Bujumbura de la réunion des ministres des Affaires étrangères de la RDC, du Rwanda, du Burundi et de la Belgique pour la relance de la CEPGLl dans le but de se décider sur des projets concrets. Et si nos souvenirs sont bons, dans le cadre de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, on envisagera des voies et moyens pour débloquer les 40 millions d’euros promis dans le cadre de la relance de la CEPGL.

Karel De Gucht a, une fois, rappelé que la Belgique a pris l’engagement d’être l’ avocate de la RDC auprès de l’ Union européenne et de la Communauté internationale. Mais en revanche, il est prévu la mise en place d’un « Mécanisme de dialogue » entre la Communauté internationale et la RDC pour permettre aux partenaires de la RDC de faire des suggestions et prendre en compte les préoccupations de la RDC dans le contexte de la bonne gouvernance pour un développement socio-économique durable.

Il s’agit ici, vous vous en souvenez, de cette « Coordination internationale » pour suivre la contribution des partenaires. Un mécanisme qui pourrait être piloté par la RDC à travers le ministre du Plan. Au demeurant, La Belgique, selon Karel De Gucht, s’inscrit dans cette logique d’un partenariat franc et ouvert avec la RDC. Et pour mieux se faire comprendre, il a annoncé sa participation à Lubumbashi dans un séminaire sur les matières premières qui doivent être gérées dans la transparence, et l’ouverture prochaine d’un consulat belge à Bukavu.
Par Freddy Monsa Iyaka Duku

Devant le bureau de l’Assemblée nationale

Karel de Gucht : « Une démocratie ne peut pas exister sans opposition »

Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht a appelé, hier mardi, la classe politique congolaise au dialogue et au consensus devant n’importe quel problème. Selon lui, une démocratie ne peut pas exister sans opposition.

Le ministre belge des Affaires étrangères séjourne en RDC depuis hier mardi 10 avril. Le chef de la diplomatie belge est venu s’enquérir de la situation qui prévaut au pays depuis les élections jusqu’à ce jour. L’hôte de la RDC s’est rendu à l’Assemblée nationale où il a eu des entretiens fructueux avec les membres du bureau de la chambre basse du Parlement, élargi aux présidents des groupes parlementaires et ceux des bureaux des commissions permanentes.

Dans son mot de circonstance, Karel De Gucht a fait savoir que c’était pour lui un privilège d’échanger avec les membres du bureau de l’Assemblée nationale élue dont il a félicité la sagesse dans la composition des commissions permanentes. « Cela se remarque par le soin qui a été mis pour la finalisation de ce parlement dans le cadre de la démocratie », a-t-il ajouté.

Il a rappelé à l’attention de ses hôtes qu’il était lui-même un ancien parlementaire et la Belgique restait aux côtés de la RDC. Dans la foulée, il a déclaré qu’il ne peut pas exister une démocratie sans opposition. Avec un franc-parler qu’on lui reconnaît, l’homme d’Etat belge en a appelé à privilégier la liberté dans les débats et à la composition des calendriers à l’Assemblée nationale.

Pour Karel de Gucht, l’opposition a ses droits surtout dans le rapport de force. Mais, a-t-il poursuivi, le leader de l’opposition ne peut entretenir une milice privée. Il a invité la classe politique congolaise à rechercher le dialogue devant n’importe quel problème, en vue de parvenir à un consensus. « Le grand mérite d’un Parlement, c’est de savoir engager des discussions. Il faut savoir distinguer les différences politiques en démocratie. C’est très important qu’il y ait un fondement en démocratie », a-t-il martelé.

Les présidents de grandes familles politiques ont saisi l’opportunité pour exprimer leurs doléances.

PLAIDOYER POUR LA SECURITE DE BEMBA

Le secrétaire général du MLC et coordonnateur de l’UN François Muamba a fait un tour d’horizon de la situation alarmante qui prévaut au pays depuis la fin du processus électoral jusqu’aux derniers événements sanglants des 22 et 23 mars 2007. Il a déploré le fait que l’homme d’Etat belge soit venu en RDC en période postélectorale où la crise s’est installée après que les canons ont parlé. Selon lui, il n’y avait pas de dessin à faire tant la crise est visible à travers les rues de Kinshasa.

François Muamba a appelé à l’implication de la Belgique de manière à pousser l’Etat congolais à rétablir l’ordre et à garantir la sécurité à tout le monde. Il a mis un accent particulier sur le dialogue en vue de décanter la situation de tension qui sévit dans la capitale congolaise.

Pour le secrétaire général du MLC, c’est grâce au dialogue que le président national du MLC Jean-Pierre Bemba pourra quitter Kinshasa pour le Portugal, son pays hôte. Toutefois, il a émis le vœu de voir le leader de l’Union pour la Nation revenir au pays en homme libre, gardant ainsi sa place au Sénat.

Dans le même ordre d’idées, François Muamba a déploré l’insécurité qui a élu domicile à Kinshasa à telle enseigne qu’il ne sait même plus accéder à son bureau. « Le bureau du Parlement est monolithique. Même le président de l’Assemblée nationale est conscient de cela, quand bien même il mènerait des efforts pour que tout le monde se retrouve », a-t-il fait remarquer au passage.

De son côté, le président du groupe Parlementaire du PPRD, le professeur Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu, a rappelé à l’intention de Karel De Gucht que le Congo est l’œuvre de la Belgique. Curieusement, depuis un certain temps, la RDC semble avoir perdu de tutelle sur l’échiquier international. Raison pour laquelle, il a lancé un appel pathétique à la Belgique afin de continuer non seulement à assumer sa responsabilité historique mais surtout à aider le Congo à achever l’œuvre de démocratisation entamée et à consolider la démocratie encore fragile.

LES BUREAUX DES COMMISSION PERMANENTES

Rappelons qu’au cours de la journée d’hier, les députés ont procédé à l’élection des membres de bureaux des commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Après dépouillement, ont été élus membres du bureau de la commission Socioculturelle : Mme Ndombe Sita Hélène du CD, Mputu Bokenga Faustin du PP, Katumwa Mukalay Vicky du CDF, Adubango Ali Emmanuel PPRD, Mipendo Mwadfi Ynida du PDD, respectivement présidente, rapporteur, premier vice-président, deuxième vice-président et rapporteur adjoint.

La composition du bureau de la commission Politique, administrative et juridique (Paj) se présente comme suit : Sessanga Hipungu Dja Kasenga Delly du MLC (président), N’nsinga Udjuu (rapporteur).

S’agissant de la commission de l’Aménagement du territoire et Infrastructures, Budu Vital des FR a été porté à la tête du bureau et Crispin Kalala Mpotoyi du PDD rapporteur. Gilbert Tshiongo Tshibinkubula du PPRD a été désigné premier vice-président. Moleka Nsolo du PPRD est rapporteur. La commission Défense et sécurité sera animée par Luete Katembo du Palu (président) et Bule Ngbangolo Mohamed du MLC (rapporteur). Me Mbuyu Luyongola Jean du PPRD en est le premier vice-président. Le président du comité des sages n’est pas encore connu.

Concernant la commission Environnement et ressources naturelles, Bitakeya Dunia du MSR et alliés a été élu président et Mutokambali Lwanzayo rapporteur. Ingele Ifoto du CD en est le premier vice-président. Endundo Bononge José a été élu à l’unanimité président de la commission Relations extérieures, Baitsura Musowa du RCD en est le rapporteur. Charles Okoto Lokalalombe a été, quant à lui, élu deuxième vice-président de cette commission. La commission Economique et financière a pour animateurs Kutekela Kaawa Albert du PPRD (président), Mulangala Lwakabwanga Médard (rapporteur), Hubert Masala (premier vice-président).

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