Confusion totale à la Miba à Mbuji-Mayi : Attaque à main armée et vol de diamant : bilan trois morts et plusieurs blessés
Trois morts et six blessés graves est le bilan d’une attaque contre les agents de la Miba à Mbuji-Mayi. Trois gardes abattus à bout portant, plusieurs blessés, c’est le bilan d’une agression armée, suivie du pillage de plusieurs carats de diamant au sein des installations de la Miba à Mbuji Mayi. Cette compagnie traverse une situation sociale peu propice, avec des arriérés énormes pour ses employés; pourtant les hauts cadres du Comité de gestion affichent une santé de fer et étalent un luxe insolent, qui sont à la base du mécontentement des travailleurs. La sécurité qui était assurée correctement dans les années d’auparavant n’est plus qu’un souvenir, ce qui a permis aux voleurs de pénétrer jusqu’au cœur du système et commettre leur forfait avant de prendre la fuite.
Le gouvernement doit dès à présent prendre ses responsabilités, en assurant la sécurité du site tout entier, en faisant en sorte que les Congolais qui y travaillent puissent jouir des conditions d’épanouissement propices à leur développement, et en négociant si possible, un contrat plus avantageux pour le pays.
Un climat délétère règne actuellement à la minière Bakwanga, cette entreprise de production de diamant localisée à Mbuji Mayi, dans le Kasaï oriental. Quelques jours plus tôt, une quinzaine de mineurs avait péri ensevelis par un éboulement. Pas plus tard que ce jeudi 05 avril 07, des voleurs à mains armées ont fait irruption dans le site en principe ultra protégé de creusage, ont ouvert le feu sur les gardes, tuant trois d’entre eux, en blessant six autres.
Ils ont emporté des diamants d’une valeur qui n’est pas encore comptabilisée avant de prendre la fuite. Toute cette litanie d’évènements tragiques a secoué les autorités de la Miba, qui ont décidé de commémorer la mémoire de ces victimes par un deuil de deux jours. Une enquête est diligentée pour retrouver les criminels, mais en attendant, il faut renforcer la sécurité de cette compagnie et assurer des salaires décents à ses employés.
Une négligence coupable dans le chef des dirigeants actuels de la Miba
La Miba a toujours été avec la Gécamines au Katanga, un des fleurons de l’économie congolaise. Ce qui arrive aujourd’hui était inimaginable au sein de cette entreprise vingt ans plus tôt. Cela amène l’opinion à s’interroger sur le changement observé depuis cette époque. La Miba est aujourd’hui une compagnie à participation mixte, où l’Etat détient des capitaux à part plus ou moins égale avec une filiale d’une multinationale spécialisée. Mais on remarque que le climat social présent, est un des plus mauvais que cette compagnie ait jamais eu à affronter. Il est fait de tension latente avec en toile de fond, une démotivation avérée des travailleurs.
Cette situation s’aggrave, du fait des signes d’opulence extérieure affichée par les cadres du Comité de gestion de cette unité de production de diamant. Pendant que les travailleurs accusent plus de huit mois d’arriérés de salaire impayé, il ne se passe pas trois jours au bas mot, sans que les hauts cadres qui traînent au Comité de gestion, ne prennent l’avion qui pour Londres, qui pour Anvers ou une autre place forte où se négocie le diamant.
En ce moment précisément, le Pad comme on appelle le PDG à la Miba, est en voyage de travail dans une capitale européenne. Ce rappel n’est pas fait pour exprimer de la jalousie à son intention, mais on constate qu’a côté de ces villégiatures, une grande misère incompatible avec le statut social de cette entreprise, règne au milieu des employés qui tirent pratiquement le diable par la queue. On a l’impression que le Président Administrateur Délégué se soucie du bonheur de ses employés de la même manière qu’un serpent s’occupe des ses petits. Ce peu de préoccupation laisse les Congolais plutôt médusés et ça doit interpeller le gouvernement.
Le gouvernement doit prendre ses responsabilités
La Miba est une entreprise stratégique. Même en ces temps de vache maigre les revenus provenant de la vente de diamant soutiennent encore à concurrence de plus de 30% l’économie nationale. Dans un passé récent, c’est encore la Miba qui a plus ou moins sauvé le régime nationaliste de Laurent Désiré Kabila de la débâcle pendant la guerre d’agression. Aujourd’hui le compte à rebours a commencé pour remettre cette Société sur des bons rails.
Il en va de crédibilité du gouvernement de la troisième République. Si les partenaires actuels sont de mauvaise foi, le gouvernement Gizenga ne doit ménager aucun effort pour rectifier le tir en choisissant d’autres alliés avec qui on pourra travailler dans le sens de la rentabilité de l’Entreprise. La confusion qui règne au sein de l’entreprise et qui a dégénéré en incidents qui ont occasionné morts d’hommes, ne doit plus se reproduire.
Dans les temps il était impossible de s’approcher à quelque encablures de la zone hautement stratégique sous peine d’être abattu. La négligence qui a permis aux bandits à mains armées de s’approcher assez près pour faire feu sur les gardes des lieux, en dit long sur la déliquescence atteint par cette structure. Ventre affamé n’a point d’oreille.
Dans ces conditions, d’autres drames ne sont pas loin de se produire, à moins qu’on ne mette dès aujourd’hui le holà à une situation qui tend vers le pourrissement. A l’heure actuelle la Miba n’est pas sécurisée. Il faut renforcer sa sécurité car cette unité industrielle produit de la richesse. Si une Société productrice de diamant accumule huit mois d’arriérés, ce que ailleurs la situation est catastrophique. Le Ministre des Mines doit prendre des mesures énergiques pour faire revenir la situation à un niveau économiquement viable avec en plus une sécurité à toute épreuve pour assurer des transactions de manière appropriée. Car sans Miba pas de diamant et sans diamant, Mbuji mayi ne vaut pas un penny.