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LOSAKO
4 avril 2007

Présidence du Sénat: Yerodia, Marini, Mabi, Okitundu, Futa, Kengo… dans la course

marini_bodho_gkengo_leonLe Bureau provisoire du Sénat déposera dans les prochaines heures le Règlement intérieur de cette institution à la Cour suprême de Justice. Du coup, la question de l’élection du bureau définitif du Sénat revient à la surface. Des candidats, il n’en manque pas. Mais la question est celle de savoir sur qui l’AMP, plate-forme majoritaire, jettera son dévolu.

Une plénière est prévue ce mercredi au Sénat. Elle consistera au toilettage du Règlement intérieur de cette institution avant qu’il ne soit transmis à la Cour suprême de justice pour conformité. La haute Cour dispose de 15 jours pour se prononcer avant de renvoyer le dossier au Sénat. Si son avis est favorable, les candidats aux différents postes du bureau définitif du Sénat auront 48 heures pour déposer leur candidature et l’élection interviendra dans les 48 heures qui suivront.

Si le compte est bon et que les choses ne traînent pas en longueur, l’élection du bureau définitif devra intervenir au plus tard le 25 avril prochain. Evidemment, la question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si le scrutin se déroulera de la même manière que lors de l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale avec cette écrasante victoire des candidats de l’Alliance de la majorité présidentielle sur ceux de l’Union pour la Nation.

Selon les premiers éléments d’analyse, l’Alliance de la majorité présidentielle accorde une attention particulière à l’élection du président du bureau du Sénat pour plusieurs raisons spécifiques.

La première, c’est que l’AMP entend confirmer sa « majorité parlementaire » à la chambre haute. Disposant de 60 sénateurs auxquels il faudra ajouter des alliés indépendants, l’AMP s’appuiera sur plus ou moins 75 sénateurs sur les 108 que compte le Sénat.

La deuxième découle de l’article 75 de la Constitution qui stipule : « En cas de vacance pour cause de décès, de démission ou pour toute autre cause d’empêchement définitif, les fonctions du président de la République, à l’exception de celles mentionnées aux articles 78, 81 et 82 sont provisoirement exercées par le Président du Sénat ».

Ces deux raisons réunies, pousseront incontestablement l’AMP à contrôler le bureau du Sénat. Elan déjà manifesté lors de l’examen du Règlement intérieur en ce qui concerne l’article 19 sur le mode de vote qui reste secret et uninominal à majorité absolue.

PLUSIEURS PRETENDANTS

Si les candidatures ne sont pas encore déposées de manière officielle, Mabi Mulumba, She Okitundu, Yerodia Abdoulaye Ndombasi, Futa André- Philippe, Marini Bodho et Kengo wa Dondo ne cachent pas du tout leurs ambitions. Qui d’entre eux l’emportera ?

Plusieurs paramètres influenceront cette élection. Le premier est la difficulté que le PPRD et ses alliés auront à trouver un consensus autour d’un candidat de paix, aux ambitions politiques mesurées afin de rassurer le camp du chef de l’Etat.

Le deuxième élément, et non des moindres, porte sur la compétence et l’habileté à conduire une chambre haute pleine de personnalités expérimentées et autres politiciens de la deuxième République.

Le troisième paramètre a trait à la géopolitique, abondamment évoquée par la population, les partis politiques et autres plates-formes qui exigent un partage équitable du gâteau entre l’Est, l’Ouest et le Centre. Mais que représentent ces prétendants ?

She Okitundu passe pour l’homme du sérail. Ancien ministre des Affaires étrangères, il a été dernièrement le Directeur de cabinet du président de la République. Loyal, c’est un fidèle qui peut mériter de la confiance du chef de l’Etat. Seulement, le critère géopolitique pourra lui être opposé dans la mesure où le Kasaï Oriental est visiblement représenté dans les institutions de la 3ème République.

Yerodia Ndombasi est également l’homme du sérail. Il n’a jamais caché qu’il est l’ami personnel et compagnon de lutte de feu le président Laurent-Désiré Kabila. Ancien vice-président de la République, c’est le « fidèle des fidèles ». Mais, on lui reproche des propos discourtois, l’intolérance dialectique, caractérisée par un discours peu conciliant. Le professeur Mabi Mulumba présente quelques atouts. D’abord, de par son cursus professionnel : ancien Premier ministre, ancien président de la Cour des Comptes, c’est un expert avéré des questions économico-financières, très écouté des institutions de Bretton Woods. Il est soutenu par une élite qui pense qu’il peut relever la cote du Sénat. Originaire du Centre (Kasaï Occidental), il répond utilement au critère géopolitique. Mais, il est défavorisé, selon certains animateurs de l’AMP, par son cursus politique au sein du PPRD qu’il n’a rejoint qu’à la veille des élections.

Futa André-Philippe est le Coordonnateur de l’AMP ancien ministre des Finances très écouté du président Kabila, il figure parmi les hommes qui ont pesé de tout leur poids dans la mise en place de la stratégie électorale qui a conduit à la victoire de ce dernier. Originaire du Kasaï Oriental, on lui reproche une certaine impulsivité qui pourrait être préjudiciable aux intérêts de sa famille politique.

Mgr Marini Bodho est le président sortant du Sénat de la transition. Homme de Dieu, on le classe aussi parmi les fidèles du chef de l’Etat. Nonobstant son bilan mitigé de la transition, des informations en notre possession signalent que certaines chancelleries souhaiteraient qu’il succède à lui-même pour préserver la concorde au sein de cette chambre haute pleine de caïmans. Originaire de la province Orientale, qui a voté massivement pour le candidat Joseph Kabila, la géopolitique joue également en sa faveur.

LE DERNIER MOT A KABILA

Enfin, le sénateur Kengo wa Dondo. Plusieurs fois Premier ministre, ancien Procureur général de la République, ancien président de la Cour des comptes, l’homme dispose d’une expertise indéniable dans la gestion de la chose publique. Originaire de l’Equateur, il pourrait rejoindre l’AMP pour jouer le leadership de l’Equateur, malgré sa dernière prestation médiatique. Il passe pour un homme des Occidentaux mais par contre son soutien à Jean-Pierre Bemba pourrait lui être préjudiciable.

Ces portraits laissent présager une lutte âpre entre les différentes familles politiques. Les chancelleries, qui ne restent pas discrètes, exercent déjà leur lobbying auprès du carré influent du chef de l’Etat. Quand on sait combien Joseph Kabila tient à la paix, à l’unité et la stabilité des institutions, on ne doute pas qu’il reste insensible aux pressions de toutes parts. Le suspense demeure.

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