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LOSAKO
16 mars 2007

Incendie à l’Unikin : Les dessous de table du sinistre

95403 *Un incendie a ravagé le home des filles appelé communément « Vatican », au campus de l’Université de Kinshasa ce jeudi, sans que les causes soient connues. *La rumeur qui a circulé quelques minutes avant ce sinistre, faisant état de la présence inamicale des étudiants de l’Ista laisse supposer une origine criminelle qu’une enquête pourra déterminer. *Cet incident montre que les politiciens mauvais joueurs en démocratie, sont entrain de faire diversion pour tenter de reprendre la main, après leur fiasco électoral des derniers mois qui a vu la RDC reprendre sa place dans le concert des nations. *La situation intérieure de la RDC avec des gardes privées à la solde des personnalités du système 1+4, n’est pas comparable à celle qui prévaut autour de ses frontières pour être traitées de la même façon. *La menace intérieure est à juguler rapidement pour éviter l’embrasement.

La « Colline Inspirée », comme on surnomme le campus de l’Université de Kinshasa a passé un grand moment d’agitation, hier jeudi aux heures de la matinée. A neuf heures du matin, selon le témoignage recueilli auprès d’un étudiant présent sur les lieux au moment des faits, un incendie s’est déclenché inopinément dans le home « Vatican ».

Le feu a commencé dans les cuisines où les étudiantes étaient vraisemblablement entrain de préparer le petit déjeuner. Mais une anecdote survenue quelques minutes auparavant en dit long sur la psychose qui règne sur le campus en ce moment, provoquée par un assaut des rumeurs de toutes sortes.

Ainsi, l’étudiant photographe qui nous a rapporté les faits, parle-t-il des gens qui criaient sans qu’on sache pourquoi, disant que les étudiants de l’Ista avaient envahi le campus. Pour quel motif ? On ne le sait jamais avec exactitude, car les uns disaient que c’était dans le but d’ameuter les confrères de « Lovanium » pour qu’ensemble on entreprenne une action patriotique vigoureuse de protestation contre la « capitulation » du pays en face de l’Angola dans l’affaire de Kahemba.

D’après cette version des faits, l’occupation d’une partie du territoire national par l’Angola devait faire l’objet d’une protestation énergique de la part des étudiants, fer de lance de l’action politique en République Démocratique du Congo. D’autres parlaient d’une agression, la énième, des camarades de l’Ista ; là aussi pour un mobile inconnu.

Halte à la manipulation

Quoi qu’il en soit de ces affirmations péremptoires, le feu qui avait déjà pris de l’ampleur continuait de ravager l’immeuble Vatican, pendant que la panique gagnait les spectateurs. Les étudiants et les badauds criaient tous en même temps. Les filles auraient bien voulu voir les garçons entreprendre quelque action pour sauver ce qui aurait pu l’être. Les garçons, enfermés dans leur colère impuissante, mûrissaient des projets de vengeance à l’encontre des potentiels sauveteurs. De fait, quand une heure plus tard, un premier camion anti-incendie de l’Onatra est arrivé, il a été éconduit brutalement. Bien lui en a pris car on avait comploté de le laisser entrer, puis de l’incendier. Un incendie de plus ou de moins dans cette atmosphère du « 11 septembre » n’était pas de nature à faire couler une larme de plus. En tout cas, selon notre source, les trois quarts du bâtiment des filles sont partis en fumée, en pure perte. La catastrophe qui a semé la désolation au campus de l’Université de Kinshasa est dans une certaine mesure, le résultat d’une manipulation grossière dont les auteurs n’ont pas désarmé.

Les milieux estudiantins ont toujours été propices à l’agitation et à la manipulation politiques. Le Congo démocratique n’échappe pas à cette tendance générale, commune à tous les pays. Au cours des années nobles de la longue Transition commencée sous Mobutu, les étudiants avaient été considérés avec un énorme cynisme par les acteurs politiques en mal de reclassement, comme de la chair à canon. C’est à eux qu’on demandait d’accomplir les sales besognes et les plus dangereuses, comme d’affronter les forces spéciales du dictateur ou diaboliser un concurrent.

Aussi les étudiants étaient-ils devenus des éléments taillables et corvéables à la merci des politiciens et de leurs ambitions de positionnement. Cette page noire pour la tranche intellectuelle de la jeunesse congolaise est semble-t-il, entrain d’être tournée ; mais c’est sans compter avec l’obstination des apprentis sorciers de la scène politique congolaise. Ces gens sont revenus à la charge dans une sorte de reprise en main inattendue. Sinon comment expliquer que des étudiants déboulent comme ça et se mettent à mobiliser les amis pour une cause qui n’existe pas. Depuis le début de la brouille entre l’Angola et la RDC, des loups malintentionnés se sont glissés dans la bergerie.

On entend dire partout à la cité que le pays est vendu à partir des prétendus accords secrets qui lieraient les autorités actuelles à nos voisins. Malgré les preuves tirées des archives de notre propre Institut géographique, brandies par le ministre Kalume de l’Intérieur, rien n’y fait. Les ennemis du pays comme il est logique de les appeler, ne désarment pas, exploitant les moindres failles du gouvernement.

Outre cette prétendue violation des frontières par l’Angola, il y a l’affaire NKundabwatre, les petits travers de la marche d’un pays... et l’ultimatum du chef d’Etat major des fardc, enjoignant aux militaires commis à la garde des personnalités de la transition de regagner les casernes des forces armées et de laisser leur place à la police.

Amalgame

En Ituri se déroule actuellement l’opération de démobilisation des éléments armés issus des Forces nationalistes et Intégrationnistes du rebelle Peter karim. Pendant que les experts angolais et congolais exhumaient les vérités du tracé de leur frontière commune, l’ultimatum du Général Kisempia courait.

Les critiques partiaux ont fait un montage en règle pour stigmatiser la politique de deux poids deux mesures que le gouvernement congolais a selon eux, adoptée. Ils prétendent qu’on ne peut pas négocier avec un envahisseur -l’Angola- et recourir à la force pour désarmer Bemba et Ruberwa. Une telle cécité dans l’analyse des faits donne une idée du but poursuivi par les auteurs de ce raisonnement.

Tout le monde sait que l’Angola n’a pas déclaré la guerre officiellement à la République Démocratique du Congo. Son action n’a d’autres buts que de rétablir la clarté qui semble faire défaut dans l’état actuel de la situation, au sujet du tracé de la frontière. Le Congo n’étant pas un Etat irrédentiste, la voie était ouverte pour des consultations mutuelles, afin de régulariser la situation.

A l’opposé il y a le contexte intérieur, caractérisé par des anciens rebelles incorporés dans le gouvernement de Transition à la faveur des négociations qui ont eu lieu pour mettre fin à la guerre. Les élections sont passées par là et désormais ces ex belligérants sont à la touche, quand ils n’ont pas réussi à être élus quelque part. Exiger à ce qu’ils gardent leurs milices armées à côté de l’armée régulière est une aberration susceptible d’amener un climat empuanti dans le pays avant longtemps.

On ne peut pas traiter deux situations aussi diamétralement opposées de la même façon. Et si on mettait en pratique cette thèse, cela équivaudrait à mettre en pratique l’option belliqueuse prônée par ces va-t-en -guerre. Quelle similitude y a -t-il entre la guerre qu’on veut livrer à l’Angola sur la base des rumeurs infondées et le fait de demander à Bemba de désarmer pour préserver la paix intérieure ? Et pourquoi l’agitation a -t -elle gagné à ce point les militaires de la garde privée de monsieur Bemba. Force restera à la loi et il ne sert à rien de gesticuler pour faire peur à la population qui a hésité ce jeudi 15 mars 2007, avant de se décider à vaquer à ses occupations. Tout comme il ne sert à rien d’aller sonner les trompettes de Jéricho chez les étudiants, pour obliger les pouvoirs publics à engager des nouvelles dépenses budgétaires. Car le home « Vatican » qui a brûlé hier venait d’être réfectionné récemment. Ce n’est pas ça l’Opposition républicaine en tout cas.

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