La musique congolaise face à la crise des valeurs
La République Démocratique du Congo est connue pour sa forte production musicale et sa multitude d’artistes. Il est vrai que sur le plan discographique, il y a un accroissement de nombre d’albums mais la qualité est souvent récusée. La musique actuelle est populaire, dansante, rythmée, très animée et trop criante. Comparativement à l’époque de Luambo Makiadi, Tabu Ley, Nico Kassanda, la musique était poétique assortie d’une bonne instrumentation, harmonisation et orchestration. La génération actuelle est celle où tout le monde se réclame leader, créateur de rythmes, de styles, de danses ; bref on est tout, sauf rien. On se croit meilleur sans l’être réellement. On se fait des illusions sur fond du romantisme. Les artistes produisent en série. Les albums se succèdent et se ressemblent. Dans une année, un artiste peut produire deux ou trois oeuvres. Conséquences, le second casse le premier. La chronique musicale est sur le pas des artistes. Tout est bon et fantastique. Le chroniqueur est devenu une simple caisse de résonance de l’artiste.
Toutes les émissions sur la musique ont le même contenu et sont animées sur le même rythme et de manière uniforme. Le journaliste se fait vedette, s’habille et parle comme le musicien. Il ne dit que ce que l’artiste aime qu’on lui dise. Dire le contraire, c’est s’attirer la foudre des fans.
D’où il faut faire comme tout le monde. L’artiste s’enfonce dans sa médiocrité se gonflant comme un paon. Malheureusement sur le plan du show-biz, on est nulle part et on n’est pas repris sur les hits parades internationaux. Seuls les musiciens évoluant à l’étranger sont bien cotés. Sur le plan international, cette musique ne se défend plus. Bien qu’il y ait quelques prix remportés par des artistes ci et là. Les états généraux de la culture sauront-ils faire un diagnostic valable et surtout proposer des solutions de choc ?
That is the question.