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LOSAKO
13 février 2007

3ème République : des signaux non prometteurs... Kabila aura du mal !

92645Beaucoup d’observateurs sont sceptiques quant à l’avenir du pays. Ils sont confortés dans cette attitude par tout ce qui se passe actuellement au pays. Ils se demandent aussi comment vont fonctionner l’exécutif national et les gouvernements provinciaux par rapport au budget à voter et aux défis à relever. La question de la double nationalité, qui a failli bloquer l’Assemblée nationale, a rajouté aux premiers signaux non prometteurs du démarrage effectif des institutions de la troisième République, elles-mêmes secouées par l’affaire Bundu dia Kongo.

Est-ce que la transition a réellement préparé la troisième République ? Difficile de répondre par l’affirmative au regard du décor planté depuis l’installation progressive des institutions de la future République. Apparemment, rien n’a changé sur le fond, à l’exception de la tenue effective des élections au niveau national et provincial.

La publication du gouvernement a été diversement accueillie. Analysant sa composition, les uns ont crié au déséquilibre provincial, les autres à l’exclusion de certaines ethnies représentatives du pays. Une portion de la population, ne se reconnaissant pas dans l’exécutif national actuel, pourrait être tentée de lui mettre des bâtons dans les roues.

Des bruits de bottes, continuellement entendus dans la partie orientale du pays, ont également gagné la partie Ouest. Avec le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo, une affaire dont la lecture discordante a réveillé les vieilles rivalités entre parties congolaises avant et pendant la période de transition.

Outre ce drame, une autre tragédie a été évitée de justesse dans les deux Kasaï avec la tentative de disqualification des candidats UN à l’élection des gouverneurs de province. Chapeau bas à la Cour suprême de justice. Elle a confirmé le rejet par les Cours d’appel de Kananga et Mbuji-Mayi de la plainte mal ficelée portant sur la prétendue double nationalité que détiendraient les candidats UN. Les deux cas, présentés comme isolés, ont créé l’effet boomerang que l’on a vite fait de gérer politiquement au niveau de l’Assemblée nationale. Pour éviter au bateau «Troisième République» de couler, l’eau (la double nationalité) ne faisant pas acception entre équipage et passagers.

Mais au-delà, c’est une leçon pour des politiciens en mal de positionnement qui ne cessent de croire que l’Etat congolais peut continuer à être géré sur la base des sentiments et des humeurs d’hommes qui ont l’opportunité de disposer d’une parcelle de pouvoir. Des textes existent dans ce pays, nul n’est censé ignorer la loi.

Bien plus, les fomenteurs de ces flous juridiques devaient retenir que l’interprétation sélective des textes de loi est révolue, du moment que l’on a pris l’option de s’acheminer vers un Etat de droit et démocratique.

Cette affaire, qui a failli tourner au vinaigre, est apparue au départ comme une détermination affichée de vouloir effacer l’adversaire coûte que coûte. Pas loin d’un règlement de comptes alors que tous les acteurs politiques se proclament démocrates. Des attitudes qui rappellent au mauvais souvenir de la transition, voire de la longue période de la IIème République dont tout le monde s’est servi comme tremplin.

L’affaire Bundu dia Kongo devrait être traitée avec la même attention. C’est un feu de paille qu’il faut éteindre avant qu’il n’embrase toute la maison. Les différentes enquêtes initiées à cet effet, devraient aboutir, non seulement à établir des responsabilités, mais encore à préserver la paix sociale. Car, il faudra arriver à éviter des frustrations qui ont bloqué le fonctionnement de l’Etat et mis la nation en danger dans beaucoup de pays africains. La Côte d’Ivoire, la Guinée, le Soudan, ne sont pas de modèles à copier.

Ces faits, disparates, en apparence, peuvent donner du fil à retordre au nouveau gouvernement dont on ignore encore les sources de financement. Et dire que cet exécutif devra songer dès à présenter au fonctionnement des gouvernements provinciaux, dont le nombre va , à coup sûr, augmenter dans plus ou moins trois ans.

L’exercice s’annonce difficile pour les animateurs d’un système politique que l’on voulait nouveau et porteur du changement attendu après des décennies de non Etat. C’est à se demander comment ils vont se tirer d’affaires au cours de leur mandat dans un contexte dont la visibilité semble traversée de nombreux nuages.

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LOSAKO
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