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LOSAKO
4 février 2007

La guerre des visas entre l’ambassade à Bruxelles et le consulat général à Anvers

Mutamba_JPJJ_Mbungani

Depuis quelques jours, tout voyageur, en partance pour Kinshasa, porteur d’un visa délivré par le consulat général de la RD Congo à Anvers, se voit refuser l’embarquement  par les compagnies aériennes au départ de Bruxelles. C’est la conséquence d’une directive de la DGM transmise directement à ces transporteurs aériens, suite à une demande de l’ambassadeur à Bruxelles.

Entre l’ambassadeur de la RD Congo à Bruxelles, le PPRD Jean-Pierre Mutamba Tshampanga, et le consul général de la RD Congo à Anvers, le MLC Jean-Jacques Mbungani Mbanda, c’est tout simplement la « guerre ». On savait que les deux hommes se détestaient chaleureusement. On savait également que l’ex-représentant du MLC pour le Benelux était accusé par les kabilistes de persifler la personne de Joseph Kabila via le « Net ». L’animosité personnelle prend désormais une tournure d’affaire d’Etat. Au centre de la crise : le contrôle de la délivrance de visas. Inutile de dire que la « vente » des passeports et autres documents de voyage est devenue – non seulement la principale activité mais surtout - l’unique source fiable de recette des missions diplomatiques congolaises. Notons que celles-ci n’auraient pas reçu les fonds de fonctionnement, transférés mensuellement par l’administration centrale, depuis bientôt cinq mois. La chancellerie est ainsi devenue la fonction la plus convoitée dans chaque Poste. Les chefs de mission n’y affectent d’ailleurs que leurs « hommes de confiance ». Histoire de garder un œil vigilant sur l’argent. Vendredi 2 février, des voyageurs en partance pour Kinshasa n’ont pas été embarqués sur le vol SN Brussels. La même scène a eu lieu la veille.  Pourquoi ? « Nous avons été instruits par les autorités congolaises que le visa délivré par le consulat général à Anvers n’est plus valable », indique-t-on à SN Brussels.

Dysfonctionnement

Selon des sources, le Consulat général à Anvers a été envahi ces jours par des visiteurs qui n’avaient qu’une seule exigence : le remboursement de frais de visa. Une situation ubuesque de nature à porter gravement atteinte à la crédibilité des actes officiels délivrés par ce poste diplomatique. Qui est à l’origine de ce dysfonctionnement ? Selon des sources, l’ambassadeur Mutamba a regagné Bruxelles jeudi en provenance de Kinshasa. Lors de son séjour kinois, le diplomate avait approché le directeur général adjoint de la DGM (Direction générale de migration), le PPRD François Beya. « Le consulat général à Anvers délivre des visas à des personnes indésirables », aurait dit Mutamba à son interlocuteur. Le sang de Beya, un protégé du PPRD Didier Kazadi Nyembwe, n’a fait qu’un tour. En lieu et place de faire rapport à sa hiérarchie au niveau gouvernemental - afin de demander des explications au consul général incriminé, l’homme s’est cru en droit d’instruire directement les compagnies aériennes représentées à Kinshasa de ne plus embarquer des voyageurs munis d’un visa délivré à Anvers. Et pourtant. Aux termes de l’alinéa « d » de l’article 5 de la Convention de Vienne sur les relations consulaires, un consulat a notamment pour mission de « délivrer des passeports et des documents de voyage aux ressortissants de l’Etat d’envoi, ainsi que des visas et documents appropriés aux personnes qui désirent se rendre dans l’Etat d’envoi ».

Refoulement

Selon des témoins, certains passagers arrivés à Kin par un vol d’Air France auraient été refoulés à leur arrivée à N’djili. Notons que la DGM est un organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. En fait, ce service public relève du cabinet présidentiel. On comprend dès lors que personne n’ose anéantir l’ukase du Dga Beya. Au terme de l’article 93 de la Constitution, ce haut fonctionnaire a usurpé les compétences du ministre des Affaires étrangères qui est l’unique « responsable de son département ». Au cabinet du ministre de l’Intérieur, on se contente de qualifier l’acte posé par Beya de « comportement très léger ». Le même embarras est perceptible au ministère des Affaires étrangères. Il apparaît que le « patron » de la diplomatie congolaise, le MLC Raymond Ramazani Baya, n’entend manifestement pas faire des vagues. L’homme est conscient de marcher sur des œufs. La rédaction de Congoindependant.com a tenté sans succès, jeudi soir, d’entrer en contact téléphonique avec François Beya. Aux dernières nouvelles, celui-ci séjournerait à Bruxelles. Il se refuse, dit-on, à toute déclaration à la presse. Est-ce une reconnaissance implicite qu’il a été induit en erreur ? Si oui, par qui ? « Les personnes ayant sollicité un visa au consulat général à Anvers sont de bonne foi, commente un juriste. C’est la République démocratique du Congo qui délivre le visa à travers ses représentations diplomatiques. Les voyageurs n’ont pas à se préoccuper de savoir si le consulat général à Anvers est compétent ou pas. On devait laisser les voyageurs faire usage de leur visa. En revanche, l’autorité compétente devait publier un communiqué pour fixer le public sur la conduite à adopter.» Pour notre expert, « en agissant en voyous, les auteurs de cet ukase portent un nouveau coup à l’image déjà ternie de la RD Congo ».

Antagonisme politique

Selon des sources congolaises à Bruxelles, outre l’antagonisme politique, le conflit entre Mutamba et Mbungani porterait essentiellement sur le contrôle des recettes provenant de la vente des passeports et visas. Le premier reprocherait au second de délivrer le visa aux personnes vivant en dehors de sa juridiction. « Déçus par le mauvais accueil qui leur est réservé à l’ambassade de la RD Congo à Bruxelles, les voyageurs ont pris l’habitude d’aller solliciter leur visa à Anvers », dit un membre de l’ambassade congolaise qui dénonce au passage le « manque de tact » dont feraient preuve des « individus » que l’ambassadeur Mutamba a placé à l’Accueil. « Savez-vous que ces individus se permettent parfois de refouler des diplomates sous prétexte d’arrivée tardive au service ? », ajoute-t-il. Revenons à Anvers pour relever que depuis quelques mois, on assiste à une sorte de « guérilla » entre le ministre Ramazani et son vice-ministre, le PPRD  Mbwinga Bila. Celui-ci se débat comme un diable dans un bénitier pour obtenir le départ de l’actuel consul général à Anvers et son remplacement par une diplomate. Selon des sources, sur instruction de Mbwinga, cette diplomate a déjà fait bloquer les comptes du consulat. Une situation qui a réussi l’exploit de sortir le ministre Ramazani de son impassibilité. Dans un message n° 130/02/NGRS/ 5962/ 2007 du  25 janvier 2007, Baya confirme « en termes sans équivoques » que Jean-Jacques Mbungani « est reconnu comme seul consul général de la RD Congo à Anvers » et invite « le personnel diplomatique et engagés locaux à respecter la hiérarchie établie ». Ramazani signale par ailleurs d’avoir informé le gouvernement belge par note verbale n°130/02/MM/5870/2007…

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Commentaires
K
J'ai moi même eu cette malheureuse expérience: je suis citoyen belge d’origine congolaise j ai fait la demande d'un VISA à Anvers qui s'est vu refusé par l'ambassade de Bruxelles!<br /> <br /> A qui cette situation ridicule et honteuse va encore faire du tort: à l'image de notre cher pays. Comment voulez vous qu'ont ait encore la moindre crédibilité aux yeux du monde entier quand de telles bêtises peuvent nous arriver?<br /> <br /> Je suis tout à fait d'accord avec l'auteur du texte: à l'ambassade de Bruxelles ils sont tout simplement désagréables et à la limite de l'impolitesse et réputés pour poser des complication stupides d'où tout le monde se replie sur le consulat d’Anvers....<br /> <br /> Que les autorités compétentes fassent le nécessaire pour faire cesser cette situation ridicule qui encore une fois de plus nous discrédite aux yeux du monde entier!!!!!
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