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LOSAKO
24 janvier 2007

Sud-Kivu, Katanga et Bandundu bloquent Gizenga

t_89894Qu’on le veuille ou pas, il y a blocage dans la publication de la liste des membres du Gouvernement. Bien sûr qu’en plus, il existe des calculs politiques dans cette ambition de contrôler les institutions de la République. C’est de « bonne guerre démocratique », dirait-on. Mais la publication du gouvernement est confrontée présentement à quatre difficultés que le Premier ministre devra gérer rapidement avec les différentes formations politiques. De quoi s’agit-il exactement ?

La publication du gouvernement se fait toujours attendre. Les dernières explications ne convainquent guère. Bien au contraire, elles suscitent de l’exaspération, alimentant davantage des spéculations.

Ce qui devient de plus en plus évident, c’est que le Premier ministre n’est pas encore parvenu à harmoniser sa liste. Les consultations achoppent désormais sur quatre points importants et qu’il faille gérer désormais dans les meilleurs délais. Il s’agit en premier lieu de la « surreprésentation de certaines provinces » au sein du gouvernement. Selon le constat établi, les provinces du Sud-Kivu, du Katanga et du Bandundu seraient surreprésentées dans les propositions retenues jusqu’ici par le Premier ministre. En approfondissant la question, on parlerait même de « certains districts » au risque de faire beaucoup de mécontents dans une même province.

Au fait, Le Potentiel a déjà eu à évoquer ce problème. Cette surreprésentation découlerait des résultats de l’élection présidentielle et des ressortissants de ces provinces ou districts qui auraient rejoint le clan de la majorité présidentielle. La mouture du gouvernement fait donc pencher la balance du côté de ces provinces citées ci-haut qui disposeraient d’un plus grand nombre des membres dans le gouvernement. Ce qui est considéré comme une injustice par les autres alliés qui, d’une façon ou d’une autre, ont aussi apporté ce plus qu’il fallait pour consolider la majorité présidentielle.

Cette première difficulté soulève une deuxième : le rééquilibrage. Un exercice difficile pour autant qu’il suscitera un mécontentement dans le premier camp qui continue à brandir le tableau des résultats des élections présidentielle et législatives. Ce camp tient à se faire « récompenser » en conséquence. S’ajoute également à cette difficulté : le poids politique de certains leaders qui s’en tiennent à leurs exigences, semble-t-il, avalisées lors de la signature de l’alliance.

Jusqu’au moment où nous couchions ces lignes, il nous revenait qu’aucun compromis n’était encore intervenu. L’on restait toujours accroché au téléphone attendant « un appel important ». Il se déroule à ce niveau un « marchandage », « une montée des enchères » liés à l’élection des gouverneurs. Comme si quelque part, on veut voir un peu clair avant de lâcher du lest. D’où cette méfiance qui risque de voir le jour et compromettre certaines prévisions politiques.

La troisième difficulté demeure bien sûr les noms de certaines personnes qui posent problème. Nous nous sommes aussi longuement attardés sur cette question qui n’a pas encore trouvé totalement la solution. Il y a un mouvement de résistance tant dans l’entourage du président de la République que dans les milieux de tous ces caciques qui ont eu la chance de gérer les affaires publiques.

Comme cela va de soi, la quatrième difficulté réside justement dans la gestion de ces divergences qui ne sont rien d’autres que des ambitions exprimées par les uns et les autres. A cela, s’ajoutent évidemment les calculs politiciens liés au contrôle des institutions de la République. Aujourd’hui, il semblerait qu’il faudrait éviter de « frustrer les uns et les autres » avant l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces.

LA SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

Admettons que ces difficultés soient réelles. Et que dans ce souci de donner une représentation nationale au futur gouvernement, les échanges de vue peuvent se poursuivre. Cependant, voilà bientôt un mois que Gizenga a été nommé Premier ministre. Dans un pays où le temps est désormais une priorité pour éviter des impondérables, il faut avoir ce réflexe de sortir rapidement de vieux sentiers battus pour éviter de traîner les choses en longueur.

Et c’est sûrement pour cela que le bureau de l’Assemblée nationale a eu ce bon réflexe de décider la convocation d’une session extraordinaire dans le but de vaincre l’immobilisme, sous prétexte qu’il existerait un gouvernement expédiant les affaires courantes. Et dans le cinq points inscrits à l’ordre du jour de cette session de l’Assemblée nationale, figurent deux points liés à l’existence d’un gouvernement. Il s’agit des points portant « examen et approbation du programme d’action du gouvernement suivi de son investiture ; examen et vote du projet de loi portant ouverture des crédits provisoires pour l’exercice 2007 ».

Raisons suffisantes pour que l’on lève le pied en vue de mettre un terme à ce suspense qui commence à agacer dans le but de songer à la publication du gouvernement. Certes, l’on affirme dans les milieux autorisés que cela se fera avant la fin du mois de janvier. C’est bien beau. Mais ce que l’on oublie, c’est que l’Assemblée nationale est convoquée en une session extraordinaire qui ne peut excéder un mois. Si l’on ne veut pas effectuer des choses dans la précipitation, le gouvernement sera contraint de le faire. Hélas ! On n’aura donc pas quitté le cercle vicieux de l’improvisation.

Ceci dit, le temps a sonné pour innover. Autrement, la République démocratique du Congo ne sera pas sortie de l’auberge.

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