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LOSAKO
14 janvier 2007

Disparus du "Beach": la décision de la justice française ravive la polémique au Congo...Sassou fait la sourde oreille !

Denis_Sassou_NguessoL'arrêt de la Cour de cassation française autorisant la reprise de l'enquête sur les disparus du "Beach" de Brazzaville a ravivé la polémique au Congo entre les autorités, qui parlent de "provocation", et les familles de victimes, qui saluent une "victoire de la justice".

Depuis l'acquittement général prononcé en août 2005 par la Cour criminelle de Brazzaville, l'affaire, qui a alimenté la controverse pendant de longues années au Congo, y était largement retombée dans l'oubli.

Le gouvernement, qui a toujours démenti être à l'origine de la disparition en 1999 au port fluvial de Brazzaville de 350 réfugiés congolais de retour dans leur pays, s'était sobrement félicité de ce verdict, rendu "en toute indépendance dans la transparence et l'équité".

Les familles des victimes et les organisations de défense des droits de l'Homme avaient, elles, dénoncé un "simulacre de procès" et souligné le "paradoxe scandaleux" d'une décision qui acquittait les accusés tout en condamnant l'Etat à indemniser les parents de 86 disparus.

Un an et demi après ce procès qui, pensait-il, devait mettre un terme définitif à l'affaire, le gouvernement de Brazzaville a violemment réagi à la décision mercredi de la plus haute juridiction française de valider la procédure hexagonale pour "crimes contre l'humanité", pourtant annulée deux ans plus tôt par la Cour d'appel de Paris.

Quelques heures seulement après cet arrêt, le président Denis Sassou Nguesso, nommément visé dans la plainte déposée en France, est lui-même monté au créneau pour dénoncer une "provocation".

"Un procès a déjà eu lieu durant un mois dans notre pays. De hauts officiers de notre pays ont été entendus", s'est indigné le président en exercice de l'Union africaine (UA). "Nous n'accepterons jamais qu'un autre pays puisse s'ingérer dans les affaires de notre pays", a-t-il ajouté.

Dans la foulée, son gouvernement a accusé jeudi la justice française "d'atteinte grave à la souveraineté du Congo", estimant que sa décision était susceptible "d'entraîner, si elle ne prend fin de suite, une détérioration grave des rapports de coopération" entre les deux pays.

Dans un éditorial, Les Dépêches de Brazzaville, réputées proches du pouvoir, ont ajouté leur voix à ces protestations en déplorant la "décomposition des plus hautes instances" de la justice française.

Largement diffusées dans les médias officiels, ces violentes critiques ont suscité la riposte immédiate des famiSGElles des victimes et des ONG de défense des droits de l'Homme, qui accusent les autorités d'avoir arrêté puis exécuté les 353 "disparus du Beach".

"En 2005, la justice congolaise n'a pas été en mesure d'établir la responsabilité des accusés parce qu'elle était animée de mauvaise foi", a déclaré vendredi le vice-président du comité des familles des disparus, Vincent Niamankéssi, dont le fils a disparu en 1999.

"Le pouvoir a voulu étouffer la vérité mais la vérité finira par éclater au grand jour et les responsables (seront) identifiés et châtiés", a-t-il espéré.

"Où était la souveraineté du Congo lorsque la Cour d'appel de Paris a annulé la procédure française ?", a pour sa part raillé le directeur exécutif de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH), Roger Bouka Owoko. "Le gouvernement congolais, qui tient sa justice en désignant les juges, pense que la situation est la même en France", a-t-il poursuivi.

Sur ton plus polémique, le journal de l'Association des démocrates congolais en France a vu dans la réaction du pouvoir le signe de son "inquiétude". "Si l'on considère que le crime du Beach est une pure invention (...) pourquoi alors perdre son sang froid ?", s'est-il interrogé sur son site internet.

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