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LOSAKO
5 janvier 2007

Union pour la nation : l’heure de vérité !

t_89490Avec la mise en place de la quasi-totalité des institutions du pays, la 3ème République se met effectivement en marche. Mais la question que tout le monde se pose aujourd’hui est celle de savoir sous quelles couleurs l’opposition politique va cheminer. Serait-ce avec l’Union pour la nation sous sa forme actuelle? Rien n’est moins sûr. Dans certains milieux on préfère à la place une opposition plurielle, autrement formatée…

Elle a été créée à la suite du Renaco (Regroupement des nationalistes congolais) pour soutenir la candidature de Jean-Pierre Bemba au second tour de la présidentielle. Actuellement, on parle de moins en moins de l’Union pour la nation. Dans tous les cas, pas avec la même verve. Pas non plus avec le même enthousiasme comme naguère. Sans nul doute que les enjeux ne sont plus les mêmes. Hier, il s’agissait de porter Jean-Pierre Bemba à la victoire finale pour la magistrature suprême. Aujourd’hui, la donne a complètement changé.

On sait comment le second tour de la présidentielle s’est terminé. On sait aussi quelle place l’ensemble des forces politiques qui avaient soutenu le président national du MLC à ce scrutin occupent pour le moment au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Elles sont en effet appelées à faire de l’opposition dans un hémicycle où, visiblement, elles auront difficile à faire entendre leur voix. Cela d’autant plus que, largement majoritaire, l’AMP semble avoir verrouillé la chambre basse du Parlement. A son profit bien entendu.

L’HEURE DE VERITE

Pour certains, l’Union pour la nation a fait son temps qu’il convient tout simplement d’en parler au passé. « L’Union pour la nation, nous la conjuguons déjà au passé », affirme un responsable d’un parti qui a fait route ensemble avec le candidat Jean-Pierre Bemba lors du second tour de la présidentielle. Quand bien même il y en a qui continuent encore à croire à l’UN en dépit de l’insignifiante marge de manœuvre que lui laisse la nouvelle configuration politique, on ne s’empêche pas pour autant de s’interroger au sujet de l’avenir immédiat de ce regroupement politique.

En fait, l’heure de vérité a sonné pour l’Union pour la nation. Après les échéances électorales et l’entrée en fonction de l’Assemblée nationale, la plate-forme se trouve aujourd’hui devant un choix cornélien. Soit qu’elle prend tout simplement le chemin du placard, renonçant ainsi définitivement à ses ambitions. Soit qu’elle se donne les moyens de prendre la tête d’une opposition politique que l’on voudrait voir «républicaine, forte et critique» à l’image de ce qu’en projette précisément M. Jean-Pierre Bemba.

Néanmoins, à voir la manière dont se noue et se dénoue au fil des jours la trame politique au pays, il y a très peu de chances que le pouvoir qui est en train de se mettre en place ait en face de lui une opposition politique digne de ce nom. C’est-à-dire capable de jouer son rôle de contrepoids et de contrôle de l’Exécutif. De toute façon, dans sa forme actuelle, l’Union pour la nation ne donne que très peu d’indications quant à sa réelle capacité à pouvoir assumer une telle responsabilité.

DIFFICILE DÉFI

« Il n’y a pas à se faire une quelconque illusion », prévient un député qui n’a pu se faire élire membre du Bureau définitif de l’Assemblée nationale. Présenté par le Mouvement de libération du Congo dont Jean-Pierre Bemba est le président, ses prétentions ont été réduites à néant par l’Alliance pour la majorité présidentielle qui a raflé tous les postes mis en compétition lors du vote de la semaine passée au palais du Peuple.

Quand on observe la situation de très près, le décor semble d’ores et déjà planté pour voir l’AMP mener les choses à sa guise. Dans l’entre-temps, c’est un exercice périlleux qui attend l’autre camp, celui constitué par l’opposition politique à Kabila et son gouvernement.

Il est certes vrai que l’ancien vice-président de la République Jean-Pierre Bemba a promis, lors de sa dernière adresse à la population, de définir les modalités de fonctionnement de ladite opposition. Mais rien n’est acquis à l’avance. Il n’est pas exclu que l’équation se complique dans les jours à venir. Surtout lorsqu’on sait que des voix s’élèvent de plus en plus revendiquant une opposition plurielle. « Nous n’attendons pas nous mettre sous la coupe réglée du MLC », s’est insurgé un gros calibre de l’UN.

Pour ce dernier, il n’est pas question que l’on laisse la conduite de l’opposition institutionnelle au bon vouloir d’un seul parti ou d’un seul individu. « Tout, a-t-il précisé, doit être mis en œuvre pour que chacun, dans le cadre d’une opposition plurielle, vienne avec ses idées, et ensemble nous allons mettre en commun nos énergies et fédérer nos efforts de manière à jouer convenablement et avec efficacité notre rôle ».

Est-ce qu’au MLC on acceptera de jouer une telle partition ? Nul ne le sait. Mais en attendant, il faudra reconnaître que c’est l’existence même de l’Union pour la nation qui est en train de se jouer.

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LOSAKO
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