C’est à une véritable bousculade que se donnent les prétendants aux postes ministériels auprès du Premier ministre Antoine Gizenga pour que celui-ci daigne les prendre dans son équipe.
Nommé Premier ministre, formateur du tout premier Gouvernement de la Troisième République au terme de l’Ordonnance n°06/001 rendu public le 30 décembre 2006, Antoine Gizenga Funji, Secrétaire général du Palu, a officiellement commencé hier les consultations en vue de la formation du Gouvernement.

Octogénaire, Antoine Gizenga n’a pas attendu son installation à la primature, siège occupé autrefois par Jean-Pierre Bemba Gombo alors Vice-président de la République en charge de la Commission économie et finances, pour s’acquitter vite de son travail. Pour Alphonse Tumba Luaba, Secrétaire général du Gouvernement, aucun problème ne se pose pour que le Premier ministre occupe ses bureaux. D’ailleurs, une délégation mixte composée des représentants du Secrétariat général du gouvernement, de ceux du vice-président JP Bemba et d’une délégation d’Antoine Gizenga, ont effectué, mardi 2 janvier, une visite de lieu pour s’enquérir de son état et s’il peut être disponible pour fonctionner.

A l’issue de cette visite, Tumba Luaba a déclaré que le siège de la primature est déjà mis à la disposition du Premier ministre et qu’il pourra être occupé au plus tard le mercredi prochain. Quoi qu’il en soit, certaines sources ont affirmé qu’un Cabinet provisoire a été mis en place pour permettre au nouveau Premier ministre de recevoir les acteurs politiques qui ambitionnent de faire partie de l’équipe gouvernementale. « Ils sont nombreux qui vont se bousculer avec leurs dossiers chez Antoine Gizenga », a noté un observateur qui ne s’empêche pas de dire que cela rentre dans la manie congolaise où l’on ne peut mieux servir la nation qu’en participant au gouvernement.

Mais, avec qui le chef charismatique du Palu va-t-il composer pour assainir les mœurs congolaises ? Cette question vaut son pesant d’or tant l’on sait que le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, dans son message à la nation a mis l’accent sur le changement profond de mentalités pour un saut qualitatif vers une société où triomphent les valeurs républicaines.

Ce changement, faut-il le dire, ne peut venir que lorsque d’une part, le choix des hommes en qui sont extirpés les tares se réalisent et que d’autre part, des mesures appropriées accompagnent le changement qui doit s’effectuer dans tous les secteurs de la vie nationale et cela sans considération des intérêts partisans. Ne dit-on pas qu’on ne fait pas l’omelette sans casser les œufs ? Ne pas agir ainsi, revient à scier la branche sur laquelle on est assis.