La dernière conférence de presse de l’année 2006 à la Monuc a été dominée par la question sécuritaire à l’Est du pays où les négociations ont été privilégiées par rapport à la méthode forte dans le bras de fer opposant les éléments des FARDC aux troupes dissidentes de Laurent Nkundabatware.

Selon le porte-parole de la Monuc, M Kemal Saïki, appuyé par son collègue militaire, le lieutenant-colonel Didier Rancher, la « solution négociée des conflits résiduels est préférable à une solution militaire qui doit rester la dernière option », dans les affrontements mettant aux prises les FARDC aux mutins de l’ex-gérénal déchu, Laurent Nkundabatware. Par ailleurs, indique-t-on, un message identique a d’ailleurs été adressé par les responsables de la communauté « rwandophone » vivant dans la zone de conflit, regroupée sur le thème « la paix absolument ».

A ce propos, la Monuc a salué la volonté des parties de se rencontrer et de dialoguer comme cela a été fait le 18 décembre dernier entre une délégation des FARDC et celle du général déchu Nkundabatware, conduite par ses adjoints, le colonel Faustin et les majors Sukuru et Mucho.

UN CADEAU DE NOËL

Le lieutenant colonel Didier Rancher, a dit que cela a abouti au maintien d’une totale liberté de mouvement garantie aux civils par les parties et à un retrait prochain des forces en présence.

Dès cette semaine, une seconde réunion tentera de concrétiser cette décision. La Monuc a, en outre, encouragé les parties à s’entendre pour ramener la paix avant les fêtes et offrir ainsi un véritable cadeau de Noël aux populations du Nord Kivu.

Pour le porte-parole militaire, la Monuc n’est pas partie prenante dans ces négociations pour lesquelles elle observe en soutenant le processus de dialogue et la rencontre en conformité de la résolution 1478 des Nations unies.

Il y a un lien étroit entre l’insécurité et la démobilisation a relevé M Kemal Saïki qui a annoncé qu’entre le mois de juin et début décembre 2006, 4.896 miliciens se sont rendus sur l’ensemble du territoire.

Il a ajouté que le processus DDR continue avec la reddition de 110 éléments des FRPI et 687 Maï Maï arrivés au camp de brassage de Luberezi dans le Sud-Kivu. En outre, a-t-il enchaîné, 400 ex-miliciens et 62 dissidents de la 83ème brigade du général déchu Laurent Nkunda sont attendus à Lubarika, dans le Nord-Kivu.

C’est pourquoi, le porte-parole militaire s’est félicité de ce que la Monuc appelle une « tendance lourde » dans le domaine des redditions et démobilisations. Cela, a-t-il conclu, a fait baisser considérablement la tension et la pression dans la province Orientale et les Kivu où un engagement cadre a été signé par les leaders tels Peter Karim et Mathieu Ngudjolo du MRC les 14 et 15 décembre derniers.

SUR LE PLAN HUMANITAIRE

Sur le plan humanitaire, M Biliaminou Alao, porte-parole adjoint de la Monuc, a signalé qu’au Nord-Kivu, la vague d’affrontements qui a démarré le 23 novembre dernier entre brigades intégrées et non-intégrées des FARDC, a forcé 65.000 personnes à fuir leurs domiciles, auxquels s’ajoutent 80.000 déplacés privés d’un accès à l’aide humanitaire.

Etant donné les pillages et le nombre d’exactions et traitements inhumains subis par les populations civiles, a dit M Biliaminou Alao, la communauté humanitaire du Nord-Kivu a demandé au commandant de la 8ème région militaire de « limiter la prolifération des militaires dans les zones habitées », notamment à Sake, et de laisser le contrôle des villes à la Police nationale congolaise.