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LOSAKO
21 décembre 2006

Formation du gouvernement: A. Gizenga : le premier test

Un premier pas vient d’être franchi vers la formation du premier gouvernement de la IIIème Ré88495publique. Le chef de l’Etat a nommé un informateur, avant bien sûr de désigner un Premier ministre qui pourrait bien être le même. Mais d’ores et déjà, cette mission d’information ne s’annonce pas du tout facile. Il s’agit de convaincre, de réunir les futurs membres du Gouvernement, les partis politiques qui y feront partie autour d’un même idéal de gouvernance. Un premier test pour le futur Premier ministre.

Les choses s’accélèrent. Le président de la République, Joseph Kabila Kabange, a désigné Antoine Gizenga, Secrétaire général de Palu, en qualité d’Informateur. Conformément à l’article 78 de la Constitution, alinéa 2, il est chargé d’identifier la coalition des partis et regroupements politiques à même de constituer, au niveau de l’Assemblée nationale, la majorité parlementaire au sein de laquelle le chef de l’Etat nommera le Premier ministre. Pour une idée exacte, l’article 78 stipule : « Le président de la République nomme le Premier ministre au sein de la majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement.

Si une telle majorité n’existe pas, le président de la République peut confier une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition. La mission d’information est de trente jours renouvelable une seule fois. Le président de la République nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions sur proposition du Premier ministre ».

Dans un point de presse tenu hier mercredi 20 décembre, Antoine Gizenga a accepté cette mission. Il a annoncé qu’il consultera les différents partis politiques, et dans un « délai raisonnable, remettre au chef de l’Etat les éléments nécessaires en vue de lui permettre de désigner un Formateur ».

Concrètement, comment les choses vont-elles se passer ? Les avis divergent à ce sujet. Selon un opérateur politique, la base, c’est la loi. Il y a ce que la loi permet et ce qu’elle ne permet. Or, a-t-il dit, la loi est muette à ce point précis.

Un autre opérateur politique a déclaré que l’Informateur devra d’abord se rendre à l’Assemblée nationale pour constater et identifier la coalition qui formera la majorité parlementaire. Si ce n’est pas encore identifié, encourager les parties qui s’y intéressent à constituer cette coalition avant de faire rapport au chef de l’Etat.

Un des proches de l’Informateur a abondé quasiment dans le même sens en précisant que l’Informateur aura à consulter toutes les forces de la coalition. Evaluer ensuite leur nombre, s’informer de leurs ambitions sur le quota au sein du gouvernement avant de prendre acte de leur volonté de faire partie de la coalition et du gouvernement. Ceci sur fond d’échange des options politique, économique, sociale et culturelle, sur la base des accords conclus.

LA CAPACITE DE GERER

Ceci dit, la première précision qui s’impose, c’est que Gizenga n’est pas encore Premier ministre. Il est Informateur avec comme mission « d’identifier formellement la coalition qui constituera la majorité parlementaire ». Ce n’est qu à l’issue de cette mission de trente jours que le Premier ministre sera officiellement connu, si toutefois cette mission n’est pas reconduite.

Tout calcul fait, le Premier ministre ne sera pas connu avant le 19 janvier 2007 et le gouvernement ne pourra pas être constitué avant le 31 janvier 2007. A moins que d’ici le 31 décembre 2006, l’Assemblée nationale dispose de son Bureau définitif et que la majorité parlementaire soit rapidement identifiée, et permette aussi de façon rapide la nomination effective du Premier ministre. Dans le cas contraire, le gouvernement ne sera pas connu avant le mois de févier 2007. Il ne restera plus que 10 mois pour l’année 2007.

Cette mission d’information est un test pour le Premier ministre virtuel du premier gouvernement de la IIIème République. Il s’agit, pour lui, de prouver ses capacités de « conducteur d’hommes » et de personnalité de poigne susceptible de mener à bien les affaires de l’Etat. Antoine Gizenga devra rapidement prouver qu’il est capable de répondre aux attentes tant du président de la République d’identifier cette coalition de la majorité parlementaire que de la population congolaise.

Certes, le PPRD, le Palu et l’Udemo sont les têtes d’affiche de l’Alliance de la majorité présidentielle, AMP. Mais pour des raisons d’Etat, ils doivent savoir qu’ils ne disposent pas d’un chèque en blanc et se croire intouchables. Si par aventure politique, tel ne serait pas la vision des choses, la majorité parlementaire est susceptible de basculer d’un camp à l’autre. Cela relèverait des us et coutumes parlementaires et démocratiques.

Tout comme si dans le délai imparti, Antoine Gizenga n’arrive pas à identifier la coalition qui formerait la majorité parlementaire, le chef de l’Etat, une fois de plus et pour des raisons d’Etat, peut nommer un autre informateur. Autres premiers défis à relever par Gizenga, c’est de bien savoir identifier les partis et regroupements politiques qui doivent constituer cette coalition. Ensuite, imposer une sélection qui aboutira au choix des partis politiques, des regroupements politiques qui seront appelés à désigner des personnalités à faire partie du gouvernement.

C’est au contact de ces partis et regroupements politiques que l’Informateur saisira cette belle opportunité pour informer ses interlocuteurs des options politiques, économiques et sociales du futur gouvernement pour sceller les affinités politiques. Des options tant sur le plan national, régional et international. En plus, dans ce souci de constituer un gouvernement représentatif, à ne pas confondre avec un « Gouvernement d’union nationale », l’Informateur devra prendre acte des ambitions des autres partis politiques qui peuvent évoluer en électrons libres dans cet élan de patriotisme et de nationalisme pour bien faire.

Dans le même ordre d’idées, chercher à connaître les préoccupations des députés indépendants qui peuvent renforcer le bon choix du Premier ministre. Pourquoi l’Informateur ne consulterait-il pas la Société civile dans le même ordre d’idées ? Autant d’autres défis à relever dans le but d’apprécier la capacité de gérer du probable futur Premier ministre.

LA TAILLE DU GOUVERNEMENT

Il est un fait que Antoine Gizenga n’aura pas seulement à gérer les ambitions, mais également les humeurs. En parlant justement d’un gouvernement représentatif, nous tenons à relever en ces moments que la « guerre des clans » pourrait subvenir. Certes, dans la configuration actuelle du camp majoritaire, c’est le PPRD qui prédomine ; suivi de Palu et de l’Udemo. Mais il y a le MSR qui, au plan national, se situe en très bonne position. Il y a donc lieu d’éviter dans la répartition des postes ministériels que des frustrés portent un coup dur à la majorité parlementaire.

Quoique l’Informateur, dans ses premiers mots, se montre optimiste, il doit savoir que l’on ne pourrait prendre tout le monde au sein du gouvernement. Il doit convaincre pour que ceux qui ne seront pas retenus, acceptent cette évidence et réagissent dans d’autres secteurs utiles de l’Etat.

Pendant cette période d’information et de consultation, il doit être question de la forme ou la taille du gouvernement. Faudra-t-il combien de membres pour qu’il y ait réellement un « gouvernement représentatif » ? Cette question est fondamentale pour éviter de disposer d’une équipe éléphantesque. Afin de satisfaire certains caprices politiques, augmentant ainsi les charges financières susceptibles de favoriser l’inflation monétaire et asphyxier une gouvernement qui na pas encore fait ses preuves et hérite d’une situation économique catastrophique.

A en croire les premiers éléments d’information, le futur gouvernement pourrait être constitué de 58 membres. La répartition serait la suivante : 15 ministres PPRD 7 du Palu, 6 de l’Udemo. Le reste est à répartir entre les autres formations politiques membres de l’AMP et les indépendants. Certaines indiscrétions font état des éléments de l’UDPS qui pourraient faire partie du gouvernement dans le cadre de l’inclusivité.


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