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LOSAKO
15 décembre 2006

A l'ouverture du sommet des Grands Lacs: Plaidoirie en faveur de la RDC

jk_kagameLe président Kabila prend la parole aujourd’hui, mais a déjà réaffirmé l’engagement du Congo dans ce processus.
Dans quelques heures, le sommet de Nairobi aura vécu. Mais la séance d’ouverture a conféré à cette rencontre toute son importance. Nairobi marque un tournant décisif dans l’histoire de l’Afrique des Grands Lacs. Cependant, ce sommet a placé la République démocratique à l’avant-plan de la scène africaine, et le chef de l’Etat congolais a été la vedette de ce sommet, tant il est vrai que cette séance a été caractérisée par une importante plaidoirie en faveur de la RDC pour la remise en état de ce pays. Mais aussi par l’engagement des partenaires extérieurs qui ont réitèré leurs promesses d’accompagner ce processus de façon concrète. Une nouvelle page de l’histoire, pleine d’espoirs, est en train de s’ouvrir. Seuls les pays qui demeureront dans le système et feront preuve de lucidité, de bonne volonté politique auront rencontré les préoccupations de leurs populations.

Dans un optimisme bien kenyan, je déclare ouvert le IIème sommet de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et lui souhaite plein succès. C’est en ces termes que le président kenyan, Moi Kibaki, a déclaré ouvert le IIème sommet de Nairobi des Grands Lacs. La cérémonie s est déroulée dans l’avant-midi en la salle des conférences du complexe Gigiri, siège des Nations unies. Cérémonie rehaussée de la présence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la région. Particulièrement ceux du Burundi, de la RDC, de la Tanzanie, de l’Ouganda, de la Zambie, du Kenya. Le Rwanda a été représentée par son Premier ministre tandis que le Congo, la RCA, le Soudan et l’Angola l’ont été par des personnalités de haut rang.

Nonobstant ces absences remarquables, la cérémonie n’a pas du tout perdu de sa solennlité pour autant que de nombreuses personnalités étrangères politiques qu’économiques, tout aussi de haut rang, ont honoré de leur présence cette conférence.

Allusion faite à Aldo Ajello, Louis Michel, Alhpa Oumar Konaré, William Swing, sans oublier les représentants du Saint-Siège et des institutions internationales, respectivement, représentant spécial de l’Union européenne dans la région des Grands Lacs, Commissaire européen en charge du Développement et de l’Aide humanitaire, président de la Commission de l’Union africaine, et responsable de la Monuc. Au-delà de leur présence, ces personnalités ont réitére leurs engagements à ce processus et ont la conviction intime que la région des Grands Lacs est désormais engagée dans la voie de l’espoir en vue de créer un espace de paix, de développement susceptible d’imprimer un nouveau dynamisme qui profitera à toute l’Afrique.

PLAIDOIRIE EN FAVEUR DE LA RDC

Le fait qui aura marqué ce sommet sera sans nul doute ces mots d’encouragement en faveur de la République démocratique du Congo. Toutes les délégations et toutes les personnalités qui se sont succédés à la tribune ont salué les élections qui se sont déroulées en RDC. Bien plus, le président Joseph Kabila a été la vedette de ce sommet: toutes les cameras et les zooms des photographes ont été braqués sur lui pendant que ses collègues ne cessaient de lui témoigner toute leur sympathie et exprimer leur solidarité face aux défis qu’il aura à affronter.

Mais les mots justes et interpellateurs sont venus de Alpha Oumar Konaré, président de la Commission africaine : «Nous devons être aux côtés du président Kabila et du peuple de la RDC pour renforcer le dialogue, avec tous ceux qui ont été à leurs côtés. Nous demandons à Jean-Pierre Bemba de continuer dans la non-violence pour faire avancer le Congo. C’est-à-dire restructurer son armée, tout mettre en œuvre pour la remise en état de ce pays qui a maintenant besoin de gros moyens financiers sans conditionnalité».

NOUS DEVONS TOUS PARIER SUR LA RDC

Le président Jakata Kikwete de la Tanzanie a abondé dans le même sens : «nos félicitations au peuple de la RDC et au président élu Joseph Kabila. Nous devons soutenir le peuple de la RDC qui vient d’organiser des élections démocratiques après 40 ans. Car une République démocratique du Congo stable et prospère est bénéfique à nous tous.

Il en est de même de la représentante de l’Union européenne qui s’est exprimée en ces termes : « Les élections en République démocratique du Congo sont un événement important. Nous devons féliciter le peuple congolais pour autant que tout s’est déroulé dans la dignité et le respect. Aussi, avons-nous décidé d’augmenter nos efforts en RDC pour des effets d’entraînement positifs dans la région. Nous espérons entreprendre une coopération sincère et fructueuse avec les nouvelles autorités de la RDC ». Quant au Premier ministre rwandais, il a exprimé le soutien de son gouvernement à oeuvrer « dans un partenariat authentique » avec la RDC pour régler tous les problèmes et reconstruire la région en la transformant d’une zone de conflits à celle de la paix.

L’EQUATION DE MUSEVENI

Le président ougandais n’est pas demeuré en reste. Il a adressé ses félicitations au président Kabila. Mais aussi à son challenger, Jean-Pierre Bemba. « C’est quelque chose de magnifique et moins onéreux que ce qui s’est passé en RDC. Les congolais ont choisi la voie des urnes pour la paix. Pourquoi alors aller chercher le fusil, une voie très onéreuse », s’est exclamé le président ougandais. Mais auparavant, après avoir réaffirmé son engagement à signer le Pacte, le président Museveni s’est longuement attardé sur cette question de paix, donnant parfois l’impression de viser directement la RDC a telle enseigné que des observateurs voyaient venir un incident diplomatique.

En effet, le président ougandais a soulevé la question liée au succès du Pacte, notamment dans le domaine de l’agression et la défense mutuelle. Citant nommément la RDC, il a fait allusion à la présence des Interahamwe et des rebelles ougandais en territoire congolais pour expliquer les causes de la guerre de 1996. Il a estimé que tous les responsables des forces négatives doivent être poursuivis par la justice. Et que s’il arrivait qu’un Etat se sente incapable de les neutraliser, qu’il recoure à l’aide des autres Etats.

Pour lui, les élections en RDC n’ont résolu qu’à 50 % le problème de la région. Il faut maintenant mettre un terme une fois pour toutes à la présence des forces négatives. Quant au développement de la région, il a estimé que le moment est venu de quitter le sentier des « déclarations creuses et des stratégies qui ne visent qu’à pousser les pays africains à s’endetter éternellement ». Pour Museveni, il est temps de chercher à transformer les sociétés africaines en visant l’industrialisation, comme le cas en Europe.

Voilà pourquoi a-t-il salué le protocole préconisant la création du chemin de fer qui profitera tant à la RDC, la Tanzanie qu’à l’Ouganda pour autant que ce sont les populations des pays concernés qui bénéficieront les premières des effets de ce projet. Aussi, souhaite-t-il que l’on aille le plus vite possible au stade de la concrétisation.

ENTREPRISE DE TOUS LES ESPOIRS...

Les intervenants ont tous qualifié ce processus d’entreprise de tous les espoirs. Aussi, après le sommet de Dar Es-Salaam, celui de Nairobi est le couronnement de tous les efforts accomplis jusqu’à ce jour. Pour Alpha Oumar Konaré, cette conférence peut servir de bon exemple à toute l’Afrique pour autant que la région des Grands Lacs dispose de toutes les ressources tant énergétiques, économiques que culturelles pour s’en sortir et rencontrer les aspirations déjà exprimées. C’est-à-dire, bâtir les Etats-Unis d’Afrique.

Dans son message, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, a déclaré que « l’appropriation de cette conférence par les Etats de la région confère à ce Pacte une dimension importante sur le plan de la démocratie, de la bonne gouvernance et du développement économique. L’appropriation de cette conférence demeure un facteur-clé pour autant qu’elle définit les priorités et les moyens de travailler ensemble. Il ne s’agit point d’une vision, mais d’un programme d’actions que suivent attentivement des millions de peuples de la région ». C’est ainsi qu’il a appelé les partenaires, les donateurs à s’engager résolument après une démonstration de solidarité. Mais que les Africains devraient compter avant tout sur leurs propres efforts, s’appuyer sur leur propre volonté politique. « C’est un nouveau chapitre qui s’ouvre dans la région, un chapitre plein d’espoir », a souligné Kofi Annan dans son message.

Cependant, malgré les avancées constatées dans la région avec le Rwanda, le Burundi, la RDC, les pourparlers en Ouganda, au Soudan, Alpha Oumar Konaré a souligné que les dirigeants africains doivent cesser d’être des spectateurs. « Tout le monde voit venir les conflits, comme ce fut le cas au Rwanda, en RDC, maintenant au Tchad, en RCA. Mais personne ne bouge sous prétexte d’un problème interne. Après, c’est la région qui s’embrase. La souveraineté nationale ne doit pas supplanter la région. L’on doit en finir avec ces prises de pouvoir par des moyens non constitutionnels. Sinon, on n’en sortira jamais. Je ne plaide pas en faveur des pouvoirs en place. Mais j’insiste sur le dialogue, le rejet de la violence, condamne les pays qui arment les rebelles. Cependant, nous devons assumer la responsabilité de notre indifférence. Ce manque de solidarité comme l’on a vécu en Somalie, un pays qui est resté un non Etat pendant longtemps. On a laissé faire. Bientôt, nous aurons à faire à des « Républiques ethniques, si l’on ne fait pas attention », a-t-il souligné sur un ton ferme

LE SOUTIEN DES PARTENAIRES

Ce sommet a été caractérisé par le renouvellement des soutiens des partenaires. Tous ont confirmé leurs promesses. C’est ainsi que Louis Michel, Commissaire européen au Développement et à l’Aide humanitaire a annoncé l’octroi de 50 millions d’euros pour la relance de la CEPGL. Des contacts préliminaires ont déjà eu lieu pour la logistique et bientôt les ministres de la RDC, du Rwanda et du Burundi se retrouveront pour examiner des voies et moyens susceptibles de relancer des projets identifies et réalisables dans l’immédiat afin de servir de pont à d’autres projets retenus par la Conférence.

« La conférence des Grands Lacs est un optimisme de la volonté pour forcer la voie d’un avenir prometteur. C’est un moment béni qui bouscule les événements pour chasser la méfiance. Je perçois la lumière et j’ai la ferme conviction que vous réussirez », a dit Louis Michel. L’Allemagne maintient son aide pendant une année pendant que le Groupe des Amis des Grands Lacs assistera le secrétariat exécutif durant six mois, le temps de la transition.

LES TRAVAUX SE SONT POURSUIVIS HIER

La clôture intervient aujourd’hui. Une clôture qui sera précédée de l’intervention du président de la République, Joseph Kabila. Mais, dans un bref mot de circonstance en anglais, hier, jeudi 14 décembre,‘ il a réaffirmé l’engagement de la République démocratique du Congo dans ce processus de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs.

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