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LOSAKO
11 décembre 2006

Laurent Nkunda BATWARE déstabilisateur où complice d'un système ?

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Nkundabatware continue à donner du fil à retordre aux FARDC dans son fief de Masisi et environs alors que les violons ne s’accordent pas sur la manière de mettre la main sur cet ancien officier FARDC, rentré depuis 2004 dans la dissidence. L’AMP prône la force tandis que le RCD plaide pour une solution négociée. De quoi dire que le rapprochement entre les deux formations politiques risque de connaître un coup de froid dans les jours qui viennent.

Le RCD, par le biais de son leader Azarias Ruberwa, un des quatre vice-présidents de la République pendant la transition, a quitté sa position de neutralité positive adoptée durant le second tour du scrutin présidentiel vers une attitude plus engageante. L’ancienne rébellion, convertie depuis lors en parti politique ayant pignon sur rue, a fait allégeance à l’AMP, plate-forme politique gagnante de l’élection présidentielle et détentrice de la majorité parlementaire. Le but, on le sait, c’est de faire partie du gouvernement de la troisième République d’autant que le président élu a tendu la main à tout le monde. D’aucuns ont même parlé d’une adhésion de facto du RCD à l’AMP. D’où la folle idée de la résurgence d’un schéma 1+4-1 pour la troisième République naissante car, le RCD refusait par ce choix d’aller dans l’opposition avec le MLC.

Jusque là tout semblait aller pour le mieux entre les deux formations politiques. Mais des observateurs avertis ne se laissent pas abuser pour autant. Et pour cause. Cette déclaration faite le week-end par le président national du RCD, de passage dans la capitale du Congo-Brazzaville.

Sruberwa_vice_preso_delon Azarias Ruberwa, le cas Laurent Nkunda ne peut trouver solution que par un dialogue politique entre le chef des insurgés et le pouvoir en place à Kinshasa. Rien de neuf dans son attitude quand on sait que celui-ci avait dû, en son temps, menacer de quitter les instituions de la transition pour soutenir l’ancien chef d’état-major de l’ANC (Armée nationale congolaise, branche armée de l’ex-rébellion RCD).

Ce soutien n’avait pas souffert d’un seul iota au point que, voyant Laurent Nkunda courir sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Azarias Ruberwa avait proposé pour l’ancien général des FARDC insurgé un exil doré à l’étranger. Et c’est là le hic. La déclaration du président national du RCD rentre en contradiction avec celle de l’AMP et du président élu.

Dès que Laurent Nkunda s’était signalé à nouveau par des attaques contre les positions des FARDC à Masisi et environs, le nouveau ministre de l’Intérieur, général de son état, n’avait pas mis sa langue en poche. Il avait déclaré que la force sera utilisée pour mettre hors d’état de nuire le général déchu et sa bande d’insurgés. Cette position a été confirmée plus tard par le chef de l’Etat Joseph Kabila lors de son passage à Masisi après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Il avait rassuré les habitants de cette partie de la RDC qu’aucune négociation n’était envisageable concernant le cas Nkunda et que les FARDC utiliseraient la force militaire pour le chasser de Masisi ou le neutraliser.

La question qui se pose est celle de savoir comment le RCD et l’AMP vont cohabiter en ayant des positions diamétralement opposées sur la question aussi sensible que celle de Laurent Nkunda. La conflictualité tant redoutée pendant la transition ne risque-t-elle pas de revenir au galop ?

L’autre grain de sable qui entretient la polémique se trouve être cette attitude de la communauté internationale qui, à travers le Comité international d’accompagnement de la transition (CIAT) conforte la position toujours défendue par le RCD. Dans une déclaration faite dernièrement au sujet des combats qui opposent les forces loyalistes aux soldats de Laurent Nkunda, le CIAT appelle ceux-ci à revenir sur leurs positions d’avant le 25 novembre et leur propose de rejoindre les FARDC à travers le processus d’intégration ou de souscrire au programme de désarmement, démobilisation et réinsertion à la vie civile (DDR).

Le CIAT informe en même temps les insurgés qu’il n’existe pas de solution militaire à leurs préoccupations. Quelles sont-elles ? Ne sont-elles pas liées à la question identitaires et pour laquelle Laurent Nkunda passerait pour leur rempart, sinon leur protecteur ?

Cette attitude du CIAT peut-elle expliquer la non exécution par la Monuc du mandat d’arrêt international qui frappe Laurent Nkunda ? Difficile à dire. Toutefois, le rapprochement entre le RCD et l’AMP va souffrir de cette divergence d’approches sur la résolution du cas Laurent Nkundabatware. Et au cas où la divergence persisterait, il ne serait pas exclu que le RCD se rétracte et rejoigne le MLC dans l’opposition constitutionnelle ; n’ayant pas bien entendu trouvé son compte dans les institutions de la troisième République aux côtés d’un partenaire politique qui voit le rouge là où lui voit le vert.

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