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LOSAKO
25 novembre 2006

RDC: des fosses communes découvertes en Ituri, deux officiers arrêtés

SGETrois fosses communes contenant des restes de civils, probablement exécutés par des militaires, ont été découvertes mercredi en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a révélé vendredi la justice militaire, qui a arrêté deux officiers congolais.

"Nous avons découvert trois fosses, contenant les restes d'une trentaine de personnes qui ont été tuées entre août et octobre 2006", a déclaré à l'AFP John Penza, l'auditeur militaire (procureur) de Bunia, chef-lieu d'Ituri, en charge de l'enquête, menée conjointement avec la Mission des Nations unies en RDC (Monuc).

"Il y a des corps d'hommes, de femmes, d'enfants, même pas encore décomposés. C'est horrible", a-t-il ajouté, précisant que les fosses contenaient "très certainement" les restes de civils portés disparus entre août et octobre.

Ces fosses ont été découvertes à Bavi, localité située à environ 40 km au sud de Bunia, sous contrôle depuis juillet de militaires de la 1e brigade des Forces armées de RDC (FARDC) après des combats contre des miliciens locaux dans cette zone.

"Nous avons pu découvrir ces charniers grâce au témoignage d'un militaire (...). Deux officiers, le chef du bataillon déployé à Bavi et un capitaine chargé de la discipline du bataillon, sont aux arrêts", a indiqué M. Penza, joint par téléphone depuis Kinshasa.

Il a expliqué à l'AFP que les corps avaient été déplacés avant l'arrivée des enquêteurs, qui avaient dû anuler du fait du mauvais temps une première mission prévue le samedi 18 novembre et repoussée au mardi 21.

"Le mardi, on a vu des fosses où il ne restait que quelques bouts de corps, avec une horrible odeur. Nous sommes revenus le mercredi et avons découvert les fosses où gisaient les corps", suivant les indications d'un jeune militaire, a raconté M. Penza, affirmant suspecter le chef de bataillon, interrogé le vendredi, d'avoir alerté ses collègues de l'imminence de l'arrivée des enquêteurs.

L'auditeur a précisé que l'un des deux officiers arrêtés avait avoué son implication dans cette affaire.

"Nous ne savons pas encore comment ni pourquoi ces gens (les victimes) ont été tués. Il faut attendre une expertise et des analyses", a-t-il ajouté.

La division droits de l'Homme de la Monuc et l'auditorat militaire de Bunia avaient ouvert une enquête après la dénonciation début octobre de l'enlèvement de plusieurs civils dans la région de Gety, proche de Bavi, par des organisations locales et internationales de défense de droits de l'Homme.

Human Rights Watch (HRW) avait rapporté la "disparition" le 17 septembre de neufs civils, dont quatre femmes et deux enfants, "enlevés par des soldats de l'armée nationale", et celle de 20 autres civils le 11 août.

Selon des témoignages recueillis en août et septembre par l'ONG, les forces gouvernementales "enlevaient des civils et puis les forçaient à travailler dans les mines d'or locales, à récolter et ramasser des produits alimentaires, ou à transporter des marchandises".

Pour Gode Mpiana, responsable de l'ONG locale Justice Plus qui avait la première dénoncé les disparitions, "l'hypothèse la plus probable est que les militaires ont tué ces gens pour faire disparaître toute trace de leurs exactions".

Les soldats visés par l'enquête appartiennent à la première brigade de la nouvelle armée congolaise en cours de restructuration. Formée par des instructeurs belges à Kisangani (nord-est) en 2004, la "1e brigade intégrée" avait ensuite été déployée en Ituri, alors théâtre de violences perpétrées par des milices contre des civils.

Son professionnalisme avait été salué par la Monuc, engagée dans des opérations conjointes avec ces soldats, qui opéraient dans des conditions très difficiles, se plaignant de manquer de ravitaillement, d'équipement et d'être très irrégulièrement rémunérés.

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