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LOSAKO
23 novembre 2006

L'armée déployée devant la Cour suprême au Congo

8609686038L'armée s'est déployée assez massivement mercredi devant la Cour suprême de justice (CSJ) à Kinshasa, dans une capitale également placée sous haute surveillance de l'ONU, au lendemain de nouvelles violences armées et d'un incendie dans les locaux de la Cour.

L'armée occupait les rues de Kinshasa pour la première fois depuis les affrontements meurtriers du mois d'août entre troupes des deux candidats à la présidentielle, le sortant Joseph Kabila et le vice-président Jean-Pierre Bemba. Sa présence était massive devant la Cour suprême, et plus discrète dans ses environs.

La situation était calme mercredi matin, après une nuit sans incident, dans la capitale de République démocratique du Congo (RDC), où les marchés avaient ouvert normalement.

Devant la CSJ, partiellement saccagée et incendiée la veille par des partisans de M. Bemba, alors que ses magistrats examinaient le recours du vice-président contre les résultats de la présidentielle le donnant battu, plusieurs dizaines de militaires de la 7e brigade intégrée, une des nouvelles brigades de l'armée affectée à la sécurisation de Kinshasa, avaient pris position.

Les trois blindés de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), initialement en charge de la sécurisation des abords immédiats de la Cour, s'étaient installés de l'autre côté du carrefour. Aucune force de police n'était visible sur place.

Ce dispositif mixte armée/Monuc, mis en place «jusqu'à nouvel ordre», avait été annoncé mardi soir par le général Gabriel Amisi, chef d'état-major des Forces terrestres.

«Nous sommes là. C'est calme, mais nous interviendrons s'il y a de nouvelles provocations, si des armes de guerre sont encore utilisées dans la ville», a déclaré à l'AFP un officier congolais, refusant de décliner son identité.

La Cour examinait mardi le recours de M. Bemba quand les troubles ont commencé. Des tirs, en provenance d'hommes armés venus de la résidence de M. Bemba, voisine, selon un journaliste de l'AFP sur place, avaient contraint les policiers à se replier alors qu'ils tentaient de disperser à coups de lacrymogènes quelque 200 partisans du vice-président, qui avaient ensuite partiellement saccagé et incendié la CSJ.

Mercredi, devant le bâtiment encore fermé au public, quelques agents de la CSJ attendaient les juges et le procureur pour entrer et procéder au premier état des lieux. «On ne sait pas si des documents importants ont été détruits, on ne sait pas quand on va pouvoir recommencer à travailler», a indiqué l'un d'eux à l'AFP. Selon des sources diplomatiques, aucun des documents concernant les résultats de la présidentielle n'aurait été endommagé par l'incendie.

Le rejet des résultats par M. Bemba et la présence d'un millier d'hommes armés affectés à sa garde au coeur de Kinshasa alimentent la tension dans la capitale, encore sous le choc d'affrontements meurtriers d'août et du 11 novembre, qui avaient notamment impliqué la police et la garde de M. Bemba.

Alors que le camp Bemba a condamné les actes de «vandalisme» à la CSJ et nié toute implication de ses éléments armés dans les derniers troubles, le gouverneur de Kinshasa a prévenu qu'«en cas de récidive», c'est l'armée qui interviendrait.

Pour un officier occidental, «le déploiement de l'armée en ville, même dans un périmètre restreint, n'est jamais une bonne chose. À la moindre provocation, incompréhension, les choses peuvent déraper sérieusement et la situation s'embraser».

Pour un diplomate, «il faudrait trouver rapidement une solution pour évacuer les hommes armés de Bemba» du coeur de la ville.

«Il y a visiblement des éléments incontrôlés parmi eux», a ajouté un responsable sécuritaire des Nations unies, estimant par ailleurs qu'il serait «difficile» de contenir les velléités des «durs» du camp Kabila. «Ils sauteront sur la première occasion pour en finir avec les "Bemba boys"», a-t-il conclu.


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