Contrairement à de nombreux observateurs qui affichent leur optimisme au lendemain de la publication des résultats provisoires du deuxième tour de la présidentielle, donnant J. Kabila gagnant, le prix Nobel de la paix sud-africain Desmond Tutu a prévenu vendredi des risques de violences en République démocratique du Congo, en estimant qu’il «fallait être fou pour ne pas s’inquiéter».
Desmond Tutu a fait cette déclaration à Bruxelles à l’occasion des Journées du développement organisées par l’Union européenne. Il s’est basé sur le refus du vice-président Jean-Pierre Bemba d’accepter sa défaite face au président sortant Joseph Kabila.
«Toute chose de ce genre peut exacerber une situation déjà difficile. J’espère beaucoup qu’ils vont accepter (le verdict) puisque la plupart des observateurs internationaux disent que les élections ont été libres et équitables», a déclaré l’ancien archevêque anglican du Cap.
Pour rappel, Jean-Pierre Bemba a rejeté jeudi les résultats donnant la victoire au second tour de l’élection présidentielle à Joseph Kabila. Dans la foulée de sa première déclaration à la presse, il a annoncé qu’il allait les contester en usant de «toutes les voies légales». C’est-à-dire devant la Cour suprême de justice qui, en la matière, statue en premier et dernier ressorts. Les résultats annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI) créditent le président sortant Kabila de 58,05% des voix contre 41,95% à M. Bemba. Soit un écart de plus de 2,6 millions de voix.